Exception n L'archipel indonésien reste le théâtre, depuis quelques années, de séismes très violents qui ont fait des centaines de milliers de morts et des millions de sans-abri. Le cas indonésien est vraiment phénoménal. Depuis le tsunami de 2004, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu'un tremblement de terre d'une magnitude supérieure à 5 sur l'échelle de Richter secoue ce pays. Les dégâts sont toujours importants. Cette particularité a été expliquée par le professeur Loth Bonatero, qui nous a souligné que le tremblement de terre de magnitude 8,6, survenu en 2004, a causé une faille très importante qui s'étend sur des milliers de kilomètres sous la mer. «On appelle cette région la ceinture de feu. Ce tremblement de terre, l'un des plus importants de l'histoire géologique récente de la terre, a formé des (ouvertures) géantes qui sont potentiellement actives à tout moment. C'est ce qui explique les secousses fréquentes depuis cette date. Et ça va continuer durant des années. C'est la nature qui se déchaîne et on ne peut rien pour ce malheureux pays», souligne le professeur Bonatero. Ce dernier, et contrairement à certains autres spécialistes algériens, nous a expliqué qu'il existe des facteurs extérieurs à la terre qui sont directement responsables des tremblements de terre. Il cite spécialement le réchauffement climatique comme le premier facteur qui accentue le phénomène des séismes. «L'élévation de la température réchauffe les roches terrestres et quand les plaques tectoniques sont réchauffées, ça crée un frottement qui va pousser ces roches à glisser les unes contre les autres et c'est souvent un tremblement de terre ou un volcan qui se réveille». Selon le professeur Bonatero, la terre bouge à raison de plus d'un million de secousses par an. Bien sûr cette activité tellurique n'est pas ressentie par l'homme. «Jamais le tremblement de terre ne frappe au hasard. Ce sont les régions caractérisées par les grandes failles qui sont les plus exposées aux tremblements de terre. Mais les effets de serre et le dégagement des millions de tonnes de gaz toxiques rejetés par les milliers d'usines de produits chimiques accentuent le phénomène de tremblements de terre et cela en élevant la température qui réchauffe les plaques tectoniques et provoquent ainsi les séismes les plus fréquents et les plus dévastateurs, car ils se produisent aux limites des plaques terrestres et à des profondeurs relativement petites (entre 0 et 150 km)», souligne par ailleurs le docteur Djellit qui ajoute que depuis l'année 2004, plus de 200 séismes ont dépassé la magnitude de 4 degrés sur l'échelle de Richter. Un chiffre record. Toujours selon le Dr Djellit, la magnitude des séismes est plus importante que celle du siècle dernier, il cite l'exemple du séisme du Japon, 6,8 et celui du Pérou 7,7 qui ont frappé récemment les deux pays et qui sont des records depuis plusieurs années. Selon le professeur Bonatero, la température qui règne à 12 km est de 400° centigrades, et elle augmente d'un degré à chaque 33 cm, alors essayons d'imaginer la température à un kilomètre par exemple de la surface de la terre, elle est de milliers de degrés ajoutés à celle provoquée par le réchauffement climatique et les gaz toxiques provoqués par les rejets des usines, car beaucoup de gaz s'infiltrent entre les rochers et les fragilisent sous l'effet de l'érosion. Les plus meurtriers depuis 1900 Kangara, Inde, le 4 avril 1905, magnitude 8,6 : 19 000 morts Santiago du Chili, Chili, le 17 août 1906, magnitude 8,6 : 20 000 morts Messine, Italie, le 28 décembre 1908, magnitude 7,5 : 84 000 morts Avezzano, Italie le 13 janvier 1915, magnitude 7,5 : 29 000 morts Gansu, Chine, le 16 décembre 1920, magnitude 8,6 : 200 000 morts Tokyo, Japon, le 01/09/1923 magnitude 8,3 : 143 000 morts Xining, Chine, le 22/05/1927, magnitude 7,6 : 70 000 morts Quetta, Pakistan, le 30/05/1935 magnitude 7,5 : 45 000 morts Erzincan, Turquie, le 26/12/1939, magnitude 8,00 : 30 000 morts Ashgabat, Turkménistan, le 05/10/1948 magnitude 7,3 : 110 000 morts Agadir, Maroc, le 29/02/1960, magnitude 5,7 : 12 000 morts Iran le 31 /08/1968 magnitude 7, 3 : 16000 morts Chimbote, Pérou, le 10/05/1974, magnitude 7,8 : 66 000 morts Michoacan, Mexique, le 19/09/1985, magnitude 8,1 : 20 000 morts Zangan, Iran, le 20/06/1990, magnitude 7,7 : 20 000 morts Bam, Iran, 26/12/2003, magnitude 9 : 26 200 morts Sumatra, Indonésie, le 26/10/2004, magnitude 9,0 : 230 000 morts Nord du Pakistan, le 08/10 /2005 magnitude 7,6 : 80 000 morts.