Cérémonies très émotives pour la commémoration de la mégacatastrophe du tsunami qui, le 26 décembre 2004, devait envahir tout le pourtour de l'océan Indien. La reconstruction traîne alors que 10 milliards de dollars sont disponibles… Rescapés, proches de victimes, politiques ou religieux : tous se sont recueillis, hier, pour marquer le premier anniversaire du tsunami du 26 décembre 2004, le pire cataclysme jamais enregistré depuis des décennies, qui a anéanti plus de 220 000 vies et affecté celles de millions d'autres sur le pourtour de l'océan Indien. La province indonésienne d'Aceh, la plus meurtrie, car la plus proche de l'épicentre du séisme de magnitude supérieure à neuf, s'est figée dans une minute de silence à la mémoire des 168 000 morts ou disparus, recensés dans l'archipel. La cérémonie a été ouverte, devant un parterre d'environ 500 personnes, parmi lesquelles des représentants de dizaines de pays étrangers, par une sirène d'alerte au tsunami dont les pays riverains de l'océan Indien s'équipent progressivement. Ce système aurait sans doute permis de sauver des milliers de vies. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a, quant à lui, estimé dans son message que les plus grands défis restaient à relever. “Les soutiens de famille ont terriblement besoin de retrouver leur gagne-pain. Des centaines de milliers de familles ont besoin de s'installer à nouveau dans un foyer permanent et les villages doivent être reconstruits”, a déclaré Annan. À la grande mosquée de Banda Aceh, des centaines de fidèles ont prononcé une prière remplie d'émotion, conduite par l'imam qui pleurait en lisant des versets du Coran. Sur le terrain, la tâche reste énorme et des centaines de milliers de personnes sont toujours sans abri, ou ne peuvent compter que sur des logements de fortune, tandis qu'une grande partie de l'aide, dix milliards de dollars, reste toujours inutilisée. Les Etats-Unis, qui avaient promis 350 millions de dollars, en avaient versé 137 millions au 22 décembre, selon des chiffres des Nations unies. Dans un message diffusé par vidéoconférence lors de la cérémonie, le président américain George W. Bush a insisté sur l'aide apportée par son pays. En Thaïlande, les cérémonies officielles ont aussi débuté par une minute de silence et des dépôts de gerbes de fleurs sur six plages, où les vagues meurtrières avaient déferlé il y a un an, ainsi que devant le mur du Souvenir à Phuket, situé à l'extérieur d'un des centres d'identification des corps. Des milliers de Thaïlandais et d'étrangers, rescapés et familles de victimes, se sont rassemblés tôt dans la matinée pour rendre hommage aux quelque 5 400 défunts dans ce pays parmi lesquels 2 248 étrangers de 37 nationalités différentes. Dans la station balnéaire de Phi Phi, 10 000 personnes se sont rassemblées pour déposer des gerbes de fleurs sur un autel et de nombreux groupes d'étrangers avaient prévu leurs propres offices religieux. Sur les archipels indiens des Andaman et Nicobar, où 3 000 personnes sont mortes et 5 500 autres ont disparu, des femmes ont imploré les dieux de ne plus déchaîner les flots. Des cérémonies identiques se sont déroulées au Sri Lanka, où les organisations humanitaires évoquent généralement le chiffre de 31 000 décès. D. B.