Une majorité de Turcs n'ont aucune objection à ce que la future Première dame de leur pays porte le voile islamique mais ils souhaitent que le président soit impartial, selon un sondage publié mardi. Selon l'enquête, publiée dans le quotidien Milliyet, 72,6% des personnes interrogées considéreraient comme "normal" que l'épouse du président porte le voile qui est perçu par les tenants de la laïcité comme un symbole de l'islam politique. Le sondage a été publié alors que le Parlement turc devait tenir ce mardi après-midi un troisième tour de vote présidentiel au cours duquel le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, un ancien islamiste, devait être selon toute vraisemblance élu à la magistrature suprême. C'est la deuxième fois que M. Gül brigue ce poste, sa première candidature en avril ayant provoqué une crise qui avait poussé des millions de Turcs à manifester en faveur de la laïcité. Selon l'enquête, 19,8% des personnes interrogées seraient "irritées" par le fait d'avoir une Première dame portant le voile, tandis que 7,6% ne se prononcent pas. Le voile est interdit au sein de l'administration et dans les universités en Turquie. En revanche, près de 53% des sondés estiment que l'impartialité est la plus grande qualité que puisse avoir un président, suivi par 28,4% qui affirment que le chef de l'Etat doit respecter les valeurs de la République dont la laïcité. L'enquête a été réalisée par l'institut Konda et menée auprès de 2 734 personnes les 18 et 19 août.