Mais le blanc a aussi ses symboles négatifs. Partout, par exemple, il est, avec les cheveux et la barbe, le signe de la vieillesse et de la décrépitude, donc d'une mort prochaine. Le blanc, c'est aussi le teint du malade : être blanc, être pâle, être livide, sont autant d'expressions qui marquent des états morbides. A l'inverse, on dit du malade qui revient à la vie «qu'il reprend des couleurs». Dans les religions monothéistes, la couleur blanche est celle du linceul : le «costume du mort» est une pièce de drap dont on couvre le corps ou alors dans lequel on taille des parties de vêtements : chaussures, pantalon, etc. C'est pourquoi cette couleur, hormis les tuniques, était peu portée autrefois, et la robe blanche des mariées était loin d'être, comme aujourd'hui, répandue : on préférait les robes multicolores ou bigarrées, symbole d'enthousiasme et de vie ! D'ailleurs, dans certaines civilisations, comme les civilisations extrême-orientales, c'est le blanc qui est la couleur du deuil et non le noir. Cet emploi du blanc comme signe de deuil se retrouve aussi en Afrique noire et en Nouvelle Guinée où les veuves se peignent le visage de blanc : c'est une façon de dire leur désarroi, mais aussi de marquer leur isolement de la société des hommes. On ne peut ni leur parler ni encore les demander en mariage. C'est seulement une fois la période de deuil passée, qu'elles enlèvent ce masque : elles sont alors prêtes à rejoindre la société, donc sont de nouveau disponibles à contracter une union. En Europe aussi, le blanc a été la couleur du deuil. En France, jusqu'au XVIe siècle, les reines se mettaient en blanc pour porter le deuil de leur époux.