Le blanc est appelé en arabe byadh et en berbère amellal. En kabyle, on emploie aussi un autre terme, acebh?an, qui signifie également «beau». Les mots byadh et amellal ont fourni les noms de l??uf, baydha et tamellalt, et servent à nommer, par euphémisme, les testicules. En kabyle, la couleur blanche sert de dénominations à plusieurs référents : tamellalt (?uf) cité plus haut, mais aussi, par euphémisme, testicule, timelli (blanc de l??il) imelli (blanc de l??uf), timulin (suie par euphémisme) tumlilt, umlil (argile blanche), tamilla (tourterelle, colombe). En arabe saharien, le terme al-abyadh désigne les taches blanches et, par extension, les dunes de sable. Les mots signifiant «blanc» ont pour sens second : pur, immaculé, parfait, bon, signifiés que l?on retrouve dans des expressions comme qelbu byadh en arabe, ullis d amellal en berbère (il a le c?ur blanc). Un proverbe répandu dit aussi : «Ce sont les mains noires qui apportent le pain blanc», où «blanc» a le sens de honnête, bon. Certains référents symbolisent la pureté : la laine, le lait, la neige? Avec certains référents, les mots signifiant «blanc» prennent des valeurs négatives ; ainsi, les cheveux blancs, chchib (canitie) sont perçus comme un indice de vieillissement et donc de mort prochaine, de même que le drap blanc qui fournit le linceul et le costume du mort : pièce de drap blanc cousue sur le cadavre. La barbe blanche ? lahya lbaydha en arabe, tamart tamellat en berbère ? symbolise, chez les vieillards, la sagesse ; elle est aussi un signe annonciateur de la décrépitude et de la mort.