Contestation n Le président américain aura certainement toutes les difficultés du monde à faire voter un nouveau budget de …50 milliards de dollars supplémentaires pour financer la machine de guerre en Irak. Les démocrates avertissent dès aujourd'hui qu'ils s'opposeraient à cette «générosité excessive» pour une cause qu'ils ne défendent pas. Les leaders démocrates ont averti mercredi que le Congrès devait cesser d'«écrire des chèques en blanc» pour la guerre en Irak après des informations selon lesquelles le président George W. Bush s'apprêtait à demander 50 milliards de dollars supplémentaires. Cette demande semble indiquer que la Maison-Blanche entend poursuivre jusqu'au printemps 2008 la stratégie actuelle qui a vu le renforcement des effectifs d'environ 30 000 hommes cette année, et qu'elle n'a pas l'intention de céder aux pressions en faveur d'un retrait, rapporte le Washington Post. Pour sa part, le Pentagone a qualifié ces informations de «prématurées». La somme financerait principalement la stratégie actuelle, dit le Post citant un responsable de la Maison-Blanche s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Dans un communiqué, la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, a indiqué que «les Américains demandent un nouveau cap en Irak, pas un autre virement bancaire». «Il est temps de faire rentrer les troupes bientôt et en toute sécurité», a-t-elle ajouté. Pour sa part, l'influent sénateur Robert Byrd a déclaré que le «Congrès ne doit pas continuer à céder son autorité constitutionelle et écrire des chèques en blanc pour une politique erronée en Irak». Selon le journal, la demande montrerait que M. Bush s'attend à remporter son bras de fer avec le Congrès, où ses adversaires démocrates, majoritaires, veulent le forcer à un désengagement. La Maison-Blanche a refusé de «spéculer». Mais elle a souligné avoir préalablement laissé la porte ouverte à des «ajustements» à ses demandes budgétaires. La demande sera officiellement déposée après le témoignage du commandant de la force multinationale en Irak, le général David Petraeus, et de l'ambassadeur américain à Bagdad, Ryan Crocker, devant le Congrès autour du 10 septembre, selon le Post. Les deux hommes doivent rendre compte de la situation politique et militaire dans le pays. Leurs témoignages très attendus doivent précéder la remise d'un rapport que le gouvernement américain est tenu de présenter au Congrès. La stratégie de M. Bush et sa décision de porter à environ 160 000 le nombre de soldats américains pour sécuriser le pays et créer l'espace nécessaire à la réconciliation politique seront alors soumises aux questions des parlementaires. Les 50 milliards s'ajouteraient à 460 milliards demandés par l'administration dans le budget 2008 de la Défense et à 147 milliards inscrits dans un collectif budgétaire toujours pendant et destiné à financer la guerre en Irak et en Afghanistan, écrit le Post.