Quelques jours après avoir pris le contrôle du Congrès américain, les démocrates ont à nouveau averti, dimanche, le président George W. Bush qu'ils s'opposeraient à l'éventuel envoi de renforts en Irak, une stratégie qui leur semble perdue d'avance. Après avoir prévenu le président ,dans un courrier publié vendredi, qu'envoyer des renforts était une stratégie vouée à l'échec et qu'il était temps de terminer la guerre, les démocrates ont fait monter la pression dimanche en laissant entendre qu'ils pourraient utiliser l'arme budgétaire. “Le président va donc devoir faire face au Congrès pour justifier le moindre soldat supplémentaire qu'il souhaite”, a déclaré Nancy Pelosi, la nouvelle présidente démocrate de la Chambre des représentants. “Nos soldats ont fait un excellent travail (en Irak...). Mais à moins qu'une solution politique et diplomatique ne vienne appuyer leurs efforts, ils ont les mains liées derrière le dos”, a-t-elle expliqué, en précisant que les 132 000 soldats américains déjà stationnés en Irak continueraient à bénéficier de fonds. “Nous n'allons pas les abandonner. Mais si le président veut augmenter cette mission, il va falloir qu'il le justifie”, a-t-elle précisé, alors que le nombre de soldats américains tués en Irak a dépassé, dimanche, la barre des 3 000. “C'est quelque chose de nouveau pour lui parce que, jusqu'à présent, la majorité républicaine au Congrès lui a donné un chèque en blanc, sans contrôle, sans barrières, sans conditions, et nous sommes arrivés dans cette situation d'une guerre sans fin, rejetée par le peuple”, a poursuivi Mme Pelosi. Le président du groupe démocrate à la Chambre des représentants, Steny Hoyer, a insisté sur le fait que des milliers de soldats ont déjà été envoyés en renfort à Bagdad en juin, et que des investissements financiers ont déjà été fournis, sans succès. Le sénateur démocrate Joe Biden, président de la commission des Affaires étrangères, a estimé, pour sa part, qu'il était trop tard pour envoyer des renforts. “Cela avait un sens d'envoyer 60 000, 70 000 ou 100 000 soldats supplémentaires avant qu'il y ait une guerre civile. Maintenant, il y a une guerre civile”, a-t-il déclaré, en estimant que l'arrivée de 20 000 soldats supplémentaires à Bagdad n'aura aucun impact dans cette ville de 6 millions d'habitants plongés dans la violence. R. I./Agences