Résumé de la 1re partie n Djahida va se marier et pendant plusieurs mois, elle prépare son trousseau, un trousseau qui ruine sa famille et qui n'est pas particulièrement riche. Et puis vient le moment d'acheter l'or… L'or qui coûte plusieurs centaines de dinars le gramme. Et ce n'est pas dix ou vingt grammes qu'il faut à Djahida mais plusieurs centaines... Peut-être même lui faut-il un kilo ou deux ! — Ton fiancé t'a donné une parure, lui dit sa mère, tu achètes un collier, une ou deux bagues et l'affaire est bien menée ! Djahida éclate. — Quoi ! tu voudrais qu'on me prenne pour une pauvresse ? que dira ma belle-mère ? que diront mes belles-sœurs ? elle n'a que l'or que nous lui avons donné ! J'en mourrai de désespoir et de honte ! — Tu mettras du faux or... Ta tante Fadhéla a rapporté de La Mecque de beaux bracelets et des colliers... elle te les prêtera ! — Non, non, le faux or se reconnaît de loin ! — Tout le monde en porte ! Même les riches ! — Moi, je n'en porterai pas ! Yamina se fâche. — Et pourquoi donc ? tu es la fille d'un prince ou d'un ministre ? — Je ne veux pas me ridiculiser ! — Alors, moi, je n'ai rien à te donner... Ou plutôt, si, j'ai mes sbay'iyate,(ma semainier) et mes boucles d'oreilles... C'est tout ce qui me reste de mon trousseau de mariée... Je te les donne ! Djahida éclate de rire. — Tes sbay'iyate ! Tes boucles d'oreilles ! tu veux dire ces boucles en forme de croissant ? — Oui, dit Yamina, ce sont des bijoux en or ! — Mais ce sont des bijoux de vieilles ! Plus personne n'en porte aujourd'hui ! — Alors vendons-les, je suis sûre qu'ils nous rapporteront beaucoup d'argent... ils doivent peser lourd ! Djahida est émue. — Tu veux vendre tes derniers bijoux pour moi ? — Puisque nous n'avons pas le choix... — Tu ne le regretteras pas ? — Et même si je le regrettais, qu'est-ce que cela changerait ? il faut bien que tu te maries, et nous n'avons pas suffisamment d'argent pour t'acheter ce qu'il faut. La jeune femme fait mine de refuser puis elle accepte de se rendre avec sa mère dans une bijouterie pour vendre les bracelets et les boucles. — Ce sont des anciens modèles, dit le bijoutier. Si je les achète, c'est pour les fondre... Et il propose pour le tout la somme de cinq millions de centimes. — C'est à peine de quoi acheter un collier, dit Djahida atterrée. — Tu devras t'en contenter, dit Yamina, qui commence à perdre patience. (à suivre...)