Evénement n Une exposition rétrospective de l'art contemporain arabe se tient, depuis mercredi et s'étalera jusqu'au 12 octobre, au Palais de la culture. «C'est une première en Algérie», a déclaré Nourredine Feroukhi, commissaire de l'exposition, ajoutant que «cette manifestation regroupe des artistes des pays arabes comme Nada Akl (Liban), Shadia Alem (Arabie saoudite), Dhia Azzawi (Irak)… et englobe toutes les formes d'expression», allant de la simple expression picturale à la sculpture et à l'installation vidéo. Il convient, en outre, de souligner que cette exposition se veut chronologique. «L'exposition comprend 70 œuvres (une partie est prêtée par l'Institut du monde arabe de Paris), soit une par artiste. nous avons tenu à ce qu'elle soit représentative dans la mesure où elle retrace les différentes périodes par lesquelles les arts plastiques arabes ont passé et évolué.» En fait, l'exposition, riche et de par sa technique et sa thématique, se veut une genèse de l'art arabe qui comprend les expressions des trois régions du monde arabe, à savoir le Maghreb, le Machreq et les pays du Golfe. Même la diaspora, ces artistes vivant à l'étranger, en exil pour diverses raisons, y sont présentées. Riche et diversifiée, l'exposition qui est une découverte mais aussi une aventure artistique, donc créative, rend si bien compte de toutes les phases de l'art contemporain arabe, à savoir de sa naissance à nos jours, des pionniers aux nouveaux créateurs. Elle rend compte également des grandes tendances représentatives de cet art. La richesse et l'authenticité de cette exposition, c'est qu'elle présente «des nouveaux plasticiens qui, sensibles à la notion de liberté dans leurs thèmes et leurs approches, développent des procédés novateurs liés notamment aux nouvelles technologies de l'image.» Le commissaire de l'exposition expliquera, par la suite, que «l'art contemporain arabe, notamment de par sa technique, s'inscrit d'emblée dans l'universalité, mais qui, du point de vue thématique, il demeure rattaché à son appartenance socioculturelle. Puisque le contenu abordé et développé reste purement arabe. Il y a une préoccupation de l'origine. Il y a une quête de l'identité. Il y aussi et en même temps l'expression de liberté et de modernité.» Cette liberté et ce souci pour la modernité se cristallisent et se font sentir dans la manière dont les œuvres sont réalisées : il s'agit d'une inspiration contemporaine, voire abstraite. Enfin, il est à relever que l'art contemporain arabe qui exprime de nouvelles tendances plastiques, s'est fortement appuyé sur deux sources principales : les courants modernes de l'art universel (expressionnisme, abstraction…) qui remettaient en cause le classicisme autant que l'orientalisme et prônaient des valeurs d'humanisme et de liberté. Il s'est nourri ensuite du patrimoine artistique ancien (artisanat, architecture traditionnelle, signes, calligraphie…) puisé du legs arabo-musulman comme des arts mésopotamien, pharaonique, phénicien, amazigh… Ainsi, l'exposition offre au regard une panoplie de couleurs, un large éventail de formes et de figures, le tout émanant à la fois d'un même héritage historique et culturel, et d'une sensibilité esthétique et une inspiration créative individuelle.