Représentation Tableaux, collages et sculptures, des ?uvres qui décrivent la société. Si l?on admet que l?art est l?expression d?un idéal esthétique, que dans le respect de la liberté naît la diversité et que dans celle-ci éclôt la richesse culturelle, le hall de la salle El-Mougar sera alors le lieu de formulation de ce truisme. En effet, celui-ci abrite depuis peu une exposition collective d?arts plastiques et autres tableaux, collages et sculptures qui occupent murs et espaces de ce hall, la méditation sur l?art est maîtresse des lieux. Persistances rétiniennes Lorsqu?on pénètre dans le hall d?El-Mougar les cimaises accrochent, interpellent le regard. Non que les autres ?uvres ne soient pas attirantes, mais les couleurs, les formes et les styles picturaux captivent le regard. Ainsi entre beauté et éclectisme de ces ?uvres, le regard erre d?un tableau à un autre, mais aussi différencie un peintre d?un autre : Nesrine Meziani, avec ses ?uvres où l?art pictural exprime la calligraphie arabo-musulmane à dominance bleue et mauve, est placée à distance diamétrale de Rabah Mahdjoubi. Ce peintre, d?art abstrait, laisse penser de ses toiles tantôt à des giclées de peinture, tantôt à des spirales sur lesquelles on peut lire : Mon pays est un enfant déchiré?Un orphelin? une vue. Ecrits en rouge sang sur ces dessins abstraits à dominance de bleus, de, verts et de, jaunes. Ces ?uvres donnent la sensation d?un déjà-vu ou d?un vécu dans un monde onirique que tout quidam visite bon gré mal gré. Près de ces ?uvres «interpellatrices» ce sont celles de Boucetta qui viennent apaiser le regard du visiteur avec une couleur dominante de mauves, ces tableaux exprimés en style semi-figuratif peignent femmes et paysages similaires aux toiles naïves de Picasso. A droite de Boucetta ce sont les ?uvres de Zahra Kaci, de Choufi et de Khaled Boudour qui viennent raviver les regards avec leurs ?uvres abstraites à la dominance de bleus, de jaunes et de verts. Et c?est probablement pour adoucir la vivacité de ces couleurs que ces ?uvres ont été placées au c?ur du hall où l?éclairage est moindre. Par opposition aux ?uvres figuratives de l?Arroussi et de Aldjia Debal où, par ailleurs, le signe tifinagh est acteur principal de la toile avec une dominance de bleus et de jaunes franchement éclairés par la lumière du jour. A droite de celles-ci ce sont les portraits figuratifs de Boudourik à dominance de bleus et de mauves qui reprennent, comme un appareil photo, un vieil homme. Ces portraits, imprégnés du terroir, sont relayés à gauche par les collages de Rediza qui, sur papier, réalise, non sans dextérité, un personnage asexué targui. Pourquoi cette similitude de l?homme et de la femme bleus ? Sans doute une façon pour l?artiste de les ériger au même rang. Des ?uvres tactiles Et c?est sans doute pour mieux saisir les amoureux de l?art plastique que les sculptures de Saâd Chawki occupent le centre de ces lieux. Façonnées en bois, ces ?uvres, dont des bustes et des formes abstraites et du fait de la matière dans laquelle elles ont été travaillées, sont plus vivantes, presque chaudes a-t-on envie de dire. Message crypto-culturel Ainsi disposées et conçues, toutes ces ?uvres ont «l?interopérabilité» de décrire la société algérienne dans son contexte socioculturel et tout le mérite de ces artistes incontestés.