Après avoir affronté un meurtrier en série dans Le silence des agneaux (1991), l'actrice américaine Jodie Foster passe de l'autre côté de la barrière en incarnant un rôle de justicière sanguinaire, dans A vif, présenté en première au Festival de Toronto. Ce film du réalisateur irlandais Neil Jordan, évoquant des classiques du film de vengeance tels que Un justicier dans la ville (1974) ou Taxi driver (1976) qui a révélé une toute jeune Jodie Foster, met le doigt sur un phénomène de société qui continue à étonner : la montée des violences commises par des femmes. A vif est l'histoire d'une animatrice de radio new-yorkaise qui se transforme en meurtrière, après avoir été attaquée et avoir vu son fiancé se faire tuer. Le personnage d'Erica est «d'une beauté et d'une monstruosité absolues», a déclaré l'actrice lors d'une conférence de presse à l'occasion de la première du film au Festival de Toronto. Les femmes meurtrières fascinent et intriguent, elles sont toujours considérées comme relevant d'un phénomène étrange, bien que leur nombre n'ait cessé d'augmenter au cours des trente dernières années, d'après des statistiques effectuées aux Etats-Unis. Mais, au-delà de sa violence «primitive», le film pose aussi des questions plus «intellectuelles», a indiqué Jodie Foster. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, «il y a un flic à chaque coin de rue. Alors pourquoi est-ce que je ne me sens pas en sécurité (...) pourquoi chaque parcelle de mon être est en alerte orange ou rouge ?», s'est-elle demandé.