Près de neuf millions d'élèves et d'étudiants rejoignent cette année les bancs de l'école et de l'université. Ce qui constitue un chiffre énorme pour une population d'à peine 34 millions d'habitants. Près du tiers des Algériens vont à l'école. Ce taux n'aurait, sans doute, jamais été atteint sans la politique de démocratisation de l'école, entamée dès les balbutiements de l'indépendance. Le gouvernement de l'époque et ceux qui lui ont succédé avait placé comme priorité de pourvoir l'administration, les entreprises économiques et tous les autres secteurs en cadres, mais aussi de redonner aux Algériens cette chance d'avoir accès au savoir après en avoir été privés des décennies durant par le système colonial. Près d'un demi-siècle après, cette politique tient bon et ni les multiples crises vécues par le pays ni les mutations économiques et sociales n'ont eu raison d'une orientation qui fait que l'Algérie possède l'un des taux de scolarisation les plus élevés du tiers-monde. Sauf que, depuis quelques années, des mesures introduites par les pouvoirs publics ainsi que des comportements adoptés par des enseignants mais aussi des parents font craindre une remise en cause du pari de «l'école pour tous». D'aucuns n'hésitent pas à parler de «marchandisation de l'école».