Les syndicats n'admettent pas d'être exclus des négociations avec le ministère des Finances. Le Conseil national des lycées d'Algérie donne le ton. Il envisage de recourir une nouvelle fois à la grève. Il a entamé hier des réunions de travail afin de préparer l'assemblée générale prévue pour le week-end prochain à Alger. Son porte-parole, Idir Achour, confirme que le retour à la grève n'est pas exclu si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Le secteur de l'éducation nationale risque donc de renouer avec des arrêts de travail et les grèves récurrentes. Les syndicats et la tutelle n'arrivent toujours pas à se mettre d'accord pour assurer une année scolaire sans perturbations. C'est que le sort de 8 millions d'élèves, qui rejoignent aujourd'hui les bancs de l'école après 15 jours de vacances d'hiver, est en jeu. Les assurances du premier responsable du secteur de l'éducation à satisfaire les doléances des enseignants pour une scolarité plus sereine, seront-elles suffisantes pour calmer les syndicats? Rien n'est moins sûr. Les menaces de grève subsistent toujours. Le Conseil des lycées d'Algérie, le Conseil national autonome des enseignants du secondaire et technique (Cnapest) ainsi que le Syndicat national autonome des enseignants du secondaire et technique (Snapest) menacent de débrayer une nouvelle fois. Même les enseignants contractuels y vont de leurs revendications. Dans une tentative de venir à bout des nombreux problèmes de la profession, une commission mixte regroupant les syndicats et le ministère de l'Education nationale a été installée le 16 octobre dernier. Les revendications des enseignants devaient être prises en charge dans ce cadre. Trois dossiers sont examinés. Il s'agit du régime indemnitaire, des oeuvres sociales et de la médecine du travail. Jusque-là, aucune mesure concrète n'a été adoptée. Les syndicats mettent la pression sur la tutelle. Et ils n'écartent pas le recours à la grève. Leur courroux va crescendo. Ils se plaignent de la marginalisation. Une fois que les dossiers sont traités par le département de Boubekeur Benbouzid, c'est le ministère des Finances qui prend le relais. «Ce n'est pas normal que les syndicats autonomes soient exclus des discussions finales avec le ministère des Finances», a martelé à plusieurs reprises, le président du Snapest, Meziane Meriane. C'est ce qui pousserait les syndicats à envisager le retour à la grève. Une évaluation des dossiers relatifs au régime indemnitaire, aux oeuvres sociales et à la médecine du travail a été opérée depuis une semaine par le Cnapest. C'était à l'occasion de la tenue de son conseil national. Parmi les objectifs de cette rencontre, il est question d'appuyer les revendications soumises au ministère de l'Education nationale et d'en rajouter de nouvelles. Les enseignants contractuels comptent, quant à eux, organiser un rassemblement national dès la semaine prochaine devant le Palais du gouvernement. Même les adjoints d'éducation ne sont pas épargnés par les turbulences. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (aile Boudjenah) a bouclé, hier, les travaux de son congrès à Alger. Les travaux ont été sanctionnés par l'élaboration d'une série de revendications d'ordre socioéconomique. On peut citer, entre autres, le rejet catégorique des décisions prises lors de la dernière tripartite concernant l'abrogation des dispositions relatives à la retraite anticipée. Or, l'école n'est pas aux prises qu'avec les grèves. La grippe porcine menace la santé des élèves. La propagation de la pandémie en milieu scolaire est à craindre. Près de 8 millions d'élèves attendent toujours la campagne de vaccination contre la grippe A. Les élèves de tous les paliers figurent au cinquième rang des catégories de citoyens à vacciner. C'est le cas pour toute la population dont l'âge varie entre 6 mois et 24 ans. Une autorisation parentale est nécessaire. Mais ils devront patienter encore une vingtaine de jours avant de se faire vacciner.