La première chose qui chatouille les narines, c'est le délicieux fumet de noix de coco qu'exhale ce... moteur diesel. Le fruit, l'un des principaux produits d'exportation de Majuro, un atoll des îles Marshall dans le Pacifique, est expérimenté comme carburant de substitution pour les moteurs, les groupes électrogènes ou les bateaux. «L'idée remonte à Rudolf Diesel. Il avait mis au point un moteur à combustion qui tournait à l'huile de cacahuète», explique le P-DG d'une société pionnière aux Marshall dans l'utilisation du carburant écolo. L'ingénieur allemand avait dévoilé son prototype lors de l'Exposition universelle de 1900, à Paris, prédisant aux huiles végétales un avenir aussi doré que celui du pétrole. Et l'intérêt croissant pour les biocarburants n'a pas démenti la prophétie. Le prix de l'huile de coco a flambé à 1 000 dollars la tonne, contre 550 dollars il y a encore quelques années. «Il existe une forte demande pour les huiles végétales, elle est énorme en provenance des Etats-Unis et de l'Europe», remarque un analyste.