Les guerres de Tacfarinas et de Firmus montrent que les villes côtières de la Kabylie n'ont pas subi sans réagir la domination étrangère. Elles seront également secouées par les schismes religieux et connaîtront, aussi, de façon permanente l'insécurité. A cela s'ajoute la menace que faisait peser sur les Romains les tribus montagnardes. Les sources romaines citent plusieurs tribus montagnardes en guerre contre les Romains : Bavares, Baquates, Mascennites, Jubaleni, la tribu à qui appartenait Firmus qui occupait la montagne des Biban et dont la place forte se trouvait à Souma, dans la région de Thénia. Les villes ont connu les ravages de l'occupation vandale, puis la domination byzantine qui prend fin avec l'arrivée des musulmans à la fin du VIe siècle. On ignore à quelle période s'est effectuée l'islamisation des gens de la montagne, mais on sait que celle-ci a été totale, contrairement à la religion chrétienne, présente essentiellement dans les zones de romanisation. L'affirmation des auteurs de la période coloniale selon laquelle l'islamisation des Kabyles a été superficielle ; n'est pas fondée : la région est le siège de nombreuses confréries musulmanes et le nombre incalculable de sanctuaires, voués aux saints, ainsi que le rôle joué aujourd'hui encore dans la vie sociale par la caste maraboutique (religieux musulmans) montre la profondeur du sentiment religieux.