Résumé de la 2e partie n Ali a beaucoup de mal à convaincre sa mère d'aller habiter à Oran. Il lui promet de la ramener au village si la maison ne lui plaît pas. A peine les travaux achevés, Ali déménage. Comme les Européens ont vendu la maison meublée, on n'a pas besoin de tout emporter. — Moi, j'emporte mon coffre, a dit la vieille Hadda, j'y rangerai mes vêtements. — Pourquoi faire ? a dit sa belle-fille, Zahia, ton fils a dit qu'il y a plein d'armoires et de placards là où nous allons ! — Je ne veux pas mettre mes affaires là où les roumis ont mis les leurs. Ali intervient. — Laisse-la emporter ce qu'elle veut ! Les enfants, eux, sont fous de joie à l'idée de partir. Ils sont cinq : Omar, l'aîné, âgé de quinze ans, Zahia, 12 ans, Boussif, 10 ans, El-Houari, 6 ans et la toute dernière, Fatima, âgée de trois ans. Les deux grands vont à l'école du village, les trois autres, encore jeunes, ne sont pas inscrits. Mais Ali ne manquera pas de le faire, dès qu'il sera installé. — On emmène Black ? demande Boussif. Black est un berger allemand que Ali a ramené d'un de ses déplacements. — Pourquoi ? dit la vieille Hadda, qui n'a jamais aimé les chiens. — Ce sera un bon chien de garde ! a tranché Ali. Un beau matin, le camion de déménagement est venu chercher les affaires, et la famille est partie vers sa nouvelle demeure. Les garçons sont montés dans le camion, tandis que Ali a pris les femmes dans sa voiture. La maison apparaît au loin, avec sa toiture rouge. — La voilà ! s'exclame Ali. Zahia est un peu déçue. — Mais c'est presque la campagne ici ! — Oran est à quelques kilomètres d'ici ! Et puis, un peu plus bas, il y a le centre urbain ! — En tout cas, dit Hadda, la maison paraît grande ! — Elle est immense ! dit Ali. En approchant, on découvre d'autres maisons. — Ah, dit Zahia soulagée, c'est une zone habitée ! — Bien sûr, dit Ali, il y a plein de commerces ! voilà l'école... — Ce n'est pas loin de la maison ! dit Zahia. — C'est très propre, dit Ali. — C'est une ville ? demande Hadda. — Non, dit Ali, c'est un quartier d'Oran... Ici, il y a surtout des villas... Les Européens les occupaient ! La voiture s'arrête. — On descend, dit Ali. Je vais aider le camionneur à descendre nos bagages ! Les enfants sont déjà descendus. Ali ouvre le portail. Black le chien se précipite mais il revient aussitôt en arrière, le poil hérissé. — Allez entre, dit Ali. Mais la bête refuse obstinément. (à suivre...)