La Kabylie adhère aux schismes – kharédjite et schi'ite – qui ont secoué pendant les premiers siècles de la période musulmane le Maghreb central. C'est même une tribu kabyle des Babors, les Kutama, qui, au IXe siècle, introduira au Maghreb central le prédicateur schi'ite Ou da'î Abû Abd Allah, dont la secte était persécutée en Orient. Ils l'installeront et lui donneront les moyens de fonder une dynastie, la dynastie fatimide, qui va régner au Maghreb, puis en Egypte. Le da'î est installé à Ikdjane, forteresse inexpugnable des Kotama, où il va constituer et entraîner une armée qu'il va lancer contre les Aghlabides, les Maîtres du Maghreb. Il fera venir plus tard, de Syrie, le maître de la secte, ‘Ubayd Allah, qu'il installera à Raqqada. Le moyen âge verra la floraison de grandes cités kabyles qui rayonneront sur tout le Maghreb. Nous avons cité Ikdjane, aujourd'hui dans la wilaya de Sétif que le géographe arabe al Muqqadasi cite à la fin du Xe siècle comme une grande ville de l'Ifriqya, terme qui désignait la Tunisie actuelle et l'Est algérien. Il faut citer aussi Tiklat, au pied du mont Fenaïa, sur la rive gauche de l'oued Sahel (Soummam). La ville, connue à l'époque romaine, est restaurée par l'émir Abd el Wadide de Tlemcen, Abû Tachfin, qui tentait d'occuper Béjaïa. Il la fortifie, la dote de plusieurs bâtiments et lui donne le nom de Timzizdekt.