Carence n L'incompétence de l'effectif présent dans les établissements réservés à la petite enfance est souvent mise en cause par les parents. Les enfants sont telle une feuille blanche, incapables de discerner entre le bien et le mal qu'ils ressentent ou entre l'utile et le superflu qu'ils perçoivent. De ce fait, la responsabilité morale des éducateurs, auxquels ils sont confiés durant toute la journée, demeure pleine et entière. Cette approche du comportement que doit avoir toute éducatrice, laisse néanmoins à désirer, selon de nombreux témoignages recueillis auprès des mères, dont les enfants ont fréquenté l'école maternelle. «Ce ne sont pas des professionnelles, elles n'ont aucune connaissance de la psychologie de l'enfant. Ce sont, me semble-t-il, des filles qui ont quitté très tôt l'école et avec l'appui d'un parent, elles ont pu intégrer cette crèche», affirme déçue Mme Hakima R. qui a décidé de retirer sa fille de la crèche publique du 1er-Mai, quelques jours seulement après son inscription. Ce témoignage n'est pas le seul à confirmer cette dure réalité, mais les raisons qui poussent de nombreux parents à retirer leurs enfants des crèches sont multiples avec, toutefois, un dénominateur commun : l'incompétence. Les enfants ont besoin de grandir dans un environnement qui les protège et les guide pour leur assurer une vie saine, d'où l'importance de la formation et de l'expérience chez les éducatrices chargées d'encadrer la petite enfance. C'est à elles qu'incombe le suivi de l'enfant dans la construction de sa personnalité, son développement psychologique, intellectuel, affectif et moteur. Car, tout compte fait, c'est avec elles que l'enfant passe plus de temps et d'elles dépend son épanouissement psychologique et physique. Inutile de rappeler, dans ce contexte, que confier des enfants à des personnes dépourvues de toute qualification, c'est briser l'assise de toute une génération. Cette réflexion reflète, pourtant, la réalité qui sévit dans de nombreuses crèches chez nous. Car, en l'absence de contrôle et de statistiques sur leur nombre réel qu'elles soient publiques ou privées, la compétence des effectifs qui les fréquentent, ainsi que leurs prestations, il est aujourd'hui difficile de ne pas appréhender le risque que peuvent générer ces structures sur l'avenir scolaire de nos enfants. Involontairement, souvent, les personnes appelées à s'occuper des enfants en bas âge nuisent à leur développement et à leur épanouissement par le simple fait qu'elles ignorent tout de l'enfant et des besoins de chaque âge. Dans nombre de crèches publiques ou privées, les éducatrices sont fraîchement recrutées sans aucune formation, ni expérience. Ignorant tout des besoins de la petite enfance, elles sont même incapables de consoler les enfants en pleurs, venant tout juste d'intégrer ce nouveau monde. Le problème se pose aussi pour les nourrices. Les mères travailleuses ayant eu recours aux nourrices, sont souvent peu satisfaites du manque de motivation, d'affection, et parfois de responsabilité constatée chez ces dernières.