Choix n La politique nationale en matière de garde d'enfants n'étant pas bien définie, les mères travailleuses n'ont d'autre choix que de concilier vie professionnelle, à plein temps, et vie de famille ou de renoncer à leur carrière. Dithyrambe et chiffres éloquents sont mis en avant à chaque fois que le travail des femmes est évoqué, mais on omet volontairement de parler des conditions mises à la disposition de ces femmes et de ces mères particulièrement pour les accompagner dans cette double et dure responsabilité. Les personnes concernées par cette problématique révèlent les dessous d'une réalité peu reluisante. Leur plus grand souci est de trouver un environnement sain et approprié répondant aux besoins de sollicitude, de mansuétude et surtout d'attention particulière et soutenue de la petite enfance. Un vœu qui reste souvent lettre morte en l'absence d'un contrôle rigoureux de ces établissements par l'Etat, qui continue à briller par son absence dans ce secteur. En termes de chiffres, il est vrai que le nombre de ce genre de structures a sensiblement augmenté, mais l'encadrement dispensé répondant rarement aux critères recommandés par les psychopédagogues met les mères travailleuses dans une position peu enviable. Entre le marteau et l'enclume, elles n'ont d'autre choix que de fermer les yeux devant le manque de qualification des encadreurs et des moyens mis à la disposition de ces enfants. D'un côté, elles sont dans le besoin de continuer à travailler, ne serait-ce que pour arrondir les comptes du budget familial, pour certaines. Pour d'autres, il est inconcevable d'abandonner une carrière professionnelle, après tant d'années de sacrifice, en termes d'études et d'expériences acquises. De l'autre côté, cependant, elles peinent à concilier obligations professionnelles et familiales. Les systèmes éducatifs étant différents les uns des autres, selon les objectifs de chacun d'eux et le type de citoyen qu'il se propose de former, ceci constitue l'autre élément qui pèse lourdement dans le choix d'une de ces structures par les parents. Et c'est l'une des raisons qui pousse beaucoup d'entre eux à faire le tour de ces espaces appelés, communément, crèche, garderie, école maternelle… à la recherche de celle convenant le mieux à leurs aspirations et l'éducation qu'ils souhaiteraient prodiguer à leurs enfants. Cette structure modèle s'avère pourtant rare, puisque dans le public comme dans le privé, les carences sont telles que certains disent que l'échec scolaire de la jeune génération débute à ce niveau-là déjà. Conscients que les premiers pas dans le monde extérieur commencent bel et bien dans ces établissements, les parents ne lésinent toutefois pas sur les moyens pourvu que leurs petits chérubins aient un encadrement de qualité. Les activités récréatives et ludiques proposées, aussi pauvres soient-elles, ne manquent pas de susciter l'intérêt des parents et même de les faire fléchir pour certains établissements plutôt que pour d'autres, en dépit du prix de ces derniers qui varient entre 4 000 et 6 000 Da par mois pour le privé contre 3 000 Da pour les crèches publiques.