Rendez-vous n Se tenant juste après celui de Venise et de Toronto, le festival international de Saint-Sébastien (Espagne), dont la levée de rideau est prévue ce jeudi, se veut différent des autres rencontres cinématographiques. Le festival a l'avantage d'être petit. Cela donne – et assure – une bonne et meilleure visibilité des films projetés. Les autres festivals ont tendance de présenter de nombreux films : quand une star se rend à un festival, les médias lui consacrent une grande partie de leur couverture et de nombreux films se retrouvent dans une espèce de zone d'ombre. Tandis que le festival de Saint-Sébastien, il propose une sélection de taille relativement petite. En outre, le festival est ouvert au public, qui a un contact très direct avec les cinéastes. Cette année, la 55e édition du festival international de Saint-Sébastien offre une sélection variée et de choix allant du thriller au film engagé sur la guerre en Irak : des réalisateurs consacrés, comme David Cronenberg ou Manuel Poirier et des auteurs émergents comme Anahi Berneri et Nick Broomfield ou de jeunes promesses comme Hana Makhmalbaf. Le Canadien David Cronenberg ouvrira le festival avec la première européenne de son thriller Eastern Promises, qui dépeint la mafia russe de Londres, avec les acteurs Naomi Watts et Vincent Cassel. La lutte d'une fillette afghane pour aller à l'école dans Buddha collapsed out of Shame, co-production franco-iranienne de la cinéaste de 18 ans Hana Makhmalbaf, est également très attendu. Battle for Haditha du Britannique Nick Broomfield, qui revient sur la présence américaine en Irak, touche un sujet sensible et d'actualité. Il conduira le public à se poser beaucoup de questions. Manuel Poirier représentera le cinéma français avec La maison, une comédie dramatique. L'Amérique latine sera moins présente que d'habitude, avec seulement deux longs-métrages, Encarnacion de l'Argentine Anahi Berneri et Matar a todos d'Esteban Schroeder. Comme lors de précédentes éditions, la dominante sera européenne, avec 6 des 16 films en compétition pour Concha de Oro (le coquillage d'or) et une rétrospective consacrée au cinéma scandinave. Le jury, présidé par l'écrivain américain Paul Auster qui présentera lui-même hors compétition son film The inner life of Martin Frost, aura aussi le choix entre deux films asiatiques, Exodus, du cinéaste d'Hong Kong Pang Ho-Cheung et Shadows in the palace du Coréen Meejeung Kim. Le festival remettra cette année deux prix honorifiques Donosti à l'acteur américain Richard Gere et à l'actrice norvégienne Liv Ullmann, et rendra hommage au réalisateur américain Henry King, mort en 1982. Connu pour ses rétrospectives, Saint-Sébastien projettera plusieurs films du Français Philippe Garrel, 59 ans, l'une des «figures les plus indépendantes» du cinéma français, selon les organisateurs. Comme chaque année, une section parallèle est consacrée à l'Amérique latine, «Horizontes Latinos», avec 18 longs-métrages en compétition, dont six films mexicains. La section «Cinéma en mouvement», inaugurée en 2005 pour permettre à des films en difficulté de trouver, à mi-parcours, des partenaires financiers, présentera quatre projets, libanais, marocain, jordanien et palestinien. L'an dernier, le jury présidé par Jeanne Moreau avait récompensé conjointement Half Moon et Mon fils à moi du Français Martial Fougeron.