Ambiance n Le ramadan est la période propice, pour de nombreux débrouillards, de gagner de l'argent, sans trop se fatiguer. Le créneau est simple : s'improviser en revendeur de produits alimentaires fort demandés par le marché, notamment les fameux «diouls», sorte de crêpes traditionnelles très fines que l'on utilise pour fabriquer le brik tunisien, le bourek algérien ou les briouettes marocaines. Que ce soit en Algérie, au Maroc ou en Tunisie, les «diouls», qu'ils soient de forme conique, en cigares ou en triangles, reprennent leur place sur la table des maghrébins durant le ramadan, souvent fourrés de viande, parfois de crevettes, presque toujours pour les gâteaux traditionnels à base d'amandes. A Annaba, le créneau de la vente de «diouls» fait recette, elle devient même florissante en cette période de toutes les «envies». Bien que pratiquée à longueur d'année, cette activité reste, néanmoins, plus attractive et attrayante durant le mois de carême qui se caractérise par une forte demande sur ce produit très prisé par les jeûneurs de cette région. Les marchés couverts de la ville et celui d'El-Hattab, lieux habituels ou des vendeurs de tous âges et catégories sociales s'adonnent à cette activité, sont pris d'assaut durant le ramadan par des clients en quête d'un produit de qualité. Source de revenus et gagne-pain pour de nombreux ménages qui exploitent cette période pour en tirer le maximum de profit, ce commerce a permis à des familles nécessiteuses notamment de subvenir à leurs besoins et autres dépenses enregistrées durant la période des vacances et la rentrée scolaire. Table bien garnie par «une marchandise encore chaude», recouverte de papier cellophane, Anis, 17 ans, a commencé a s'adonner à cette activité depuis deux ans et uniquement durant le mois de ramadan, raconte-t-il. Les fines feuilles de «diouls», soigneusement préparées par sa propre mère qui s'arrange pour que leur produit soit frais et de qualité, sont aussitôt écoulées sur le marché entre 60 à 80 Da la douzaine, lui permettant de réaliser un bénéfice de près de 3 500 à 4 000 DA tous les trois à quatre jours, pour un sac de semoule de 25 kilogrammes servant de matière première. «Cette activité aide ma famille à faire face aux dépenses liées au mois sacré et parfois même à réaliser de petites économies», dit-il. Outre les «diouls», Anis est sollicité par de nombreux clients pour des commandes de pâtes traditionnelles, chakhchoukha, mekatfa (pour la chorba ou soupe du ramadan), et le couscous. des commandes de plus en plus nombreuses en ce mois sacré de ramadan. De son côté, Hichem, un autre reconverti dans la vente de «diouls» qu'il achète à une dame à 35 DA la douzaine est confortablement installé en face des poissonniers et se dit heureux de réaliser un gain. De l'avis de nombreuses ménagères, la vente des «diouls» que l'on utilise autant pour des entremets que pour des pâtisseries typiquement maghrébines, a connu ces derniers temps, un net recul à cause de l'augmentation des prix des produits utilisés dans la préparation de produits dérivés, comme les boureks.