Les aliments sont omniprésents dans les rêves : souvent, en effet, on se voit en train de manger, chez soi, dans un restaurant ou alors chez des gens. Cela va du repas normal, du sandwich que l'on prend à la hâte, ou alors du banquet au cours duquel on se gave sans retenue. Il y a aussi les rêves de privation de nourriture : on regarde des plats ou des gâteaux qu'on a envie de manger mais auxquels on ne peut accéder. Dans beaucoup de cas, il s'agit d'enfants ou d'adolescents punis ou alors de personnes au régime qui ne peuvent, pour des raisons de santé, par exemple, consommer certains aliments. La privation, selon les psychologues modernes, est le symptôme d'un conflit entre l'individu et le monde, et le rêve, en prolongeant ce conflit, laisse le rêveur sur sa faim. Mais au lieu de continuer la privation et donc d'alimenter – si on peut s'exprimer ainsi – la frustration, le rêve peut apporter une compensation. Ainsi, l'enfant privé de dessert se voit, dans son rêve, en train de se gaver de gâteaux et de friandises. Le diabétique privé de sucreries en fait autant, le pauvre qui rêve de viandes, se voit entouré de méchouis et de grillades, etc. Combien de personnes qui se réveillent après un rêve, s'exclament : «Ah, je suis rassasiée !» D'autres, au contraire, soupirent : «Je croyais que c'était vrai, mais, hélas, ce n'était qu'un rêve !» Il est vrai que la compensation fournie par le rêve ne met pas fin à la privation mais au moins, l'espace d'un rêve, on apaise un désir.