Rappel n L'élan fut interrompu par la période noire du terrorisme, lequel a opprimé toute forme d'expression culturelle ou autre. Après la fin de la décennie noire, le mouvement associatif a commencé à s'organiser. L e mouvement associatif, proprement dit, n'existe en Algérie que depuis les événements du 5 octobre 88. Avant cette date, toutes les organisations non politiques étaient sous la tutelle directe des autorités. C'était l'ère du parti unique. Après cette date, le mouvement associatif, fraîchement né, était surtout à vocation politique et sociale, soif de liberté d'expression oblige. Ce n'est que plus tard, à la fin des années 1990 que la société civile a commencé à «bouger» avec l'ouverture culturelle, notamment l'arrivée des chaînes de télévisions, et économique, avec les accords signés entre l'Algérie et les pays étrangers dans le cadre de la libéralisation du marché. L'avènement du mouvement associatif était donc une issue inévitable imposée par la conjoncture, plus qu'une volonté ou une initiative intérieure et locale. Mais l'élan fut interrompu par la période noire du terrorisme lequel a opprimé toute forme d'expression culturelle ou autre. Après la fin de la décennie noire, le mouvement associatif a commencé à s'organiser. Cependant, les différentes initiatives prises ici et là restent toujours très timides. «Le mouvement associatif n'est pas l'œuvre de l'«intelligentsia» proprement dite, mais une initiative de gens ordinaires motivés par le besoin du changement ou guidés par des desseins de rente de «pouvoir» et de charité «masquée», sans la moindre notion de service public et d'intérêt général. C'est ce qui explique cette anarchie et cette tendance trop sociale ou trop politique du mouvement associatif en Algérie», a souligné récemment un participant au cours de la réunion nationale du mouvement associatif en Algérie. En effet, la majorité des 56 000 associations qui existent en Algérie sont à caractère social, humanitaire ou politique. La culture, l'environnement, les animaux, l'économie, le sport, etc., sont le dernier des soucis de ce mouvement. L'influence de ce dernier sur l'élaboration de stratégies et de plans sociaux, économiques est presque inexistante. «Le mouvement associatif en Algérie est synonyme d'assistance sociale de charité et d'aide, alors que son rôle est plus large, plus important ailleurs et même chez nos voisins, où toutes les décisions politiques et sociales prises sont d'abord l'œuvre de la réflexion de la société civile.»