Inspiré par un attentat qui a tué 19 Américains en 1996 en Arabie saoudite, le film d'action Le Royaume s'inscrit dans une nouvelle vague d'œuvres hollywoodiennes influencées par l'incertitude du monde de l'après 11-Septembre. Le réalisateur Peter Berg reconnaît que la politique et les questions religieuses jouent un rôle important dans son dernier film, qui sort vendredi en Amérique du Nord. Mais le but du long métrage reste avant tout de divertir le public, affirme-t-il. «Je ne pense pas que l'on aille voir des films pour apprendre», a expliqué M. Berg à des journalistes à Los Angeles : «Si l'on insiste trop sur un message que l'on cherche à faire passer, on risque de dégoûter des gens.» Doté d'une distribution solide, avec les lauréats d'Oscars Jamie Foxx et Chris Cooper, ainsi que Jennifer Garner, ex-agent secret dans la série Alias, Le Royaume suit une équipe d'agents de la police fédérale américaine (FBI) partis enquêter en Arabie saoudite sur un attentat à la bombe ayant visé des Américains. Le film s'intéresse aux difficultés pour des policiers de deux cultures de travailler ensemble. Il est inspiré des événements des tours de Khobar, dans la banlieue de Dhahran (nord-est de l'Arabie), où un camion piégé avait tué 19 Américains et blessé 371 personnes en 1996. «Khobar a mené le FBI à travailler pour la première fois avec les forces de l'ordre saoudiennes, ce qui s'est révélé une tâche compliquée», a souligné M. Berg: «C'était intéressant de voir comment (des hommes) de culture américaine et arabe dépassent leurs différences pour travailler ensemble». Mais le dessein de M. Berg, 45 ans, était surtout «de tourner un film qui corresponde à l'époque à laquelle nous vivons, un film que mon fils, qui a sept ans, puisse voir dans 15 ans pour avoir une idée juste de ce que la vie était pour nous tous». Si M. Berg a tourné son film dans le désert de l'Arizona (sud-ouest des Etats-Unis), où la température diurne dépasse couramment 40 degrés en été, il a tenu à se rendre en Arabie, afin de parvenir à un «film équilibré», dit-il.