Agés entre 18 et 40 ans, ils sont généralement célibataires. l Ils sont issus de familles nombreuses de plus de 8 personnes. l Un office de lutte contre le phénomène sera créé. l 64 sites d'embarquement ont été recensés. Jeune homme âgé entre 18 et 40 ans, célibataire, ayant le niveau moyen ou secondaire, sans qualification ni emploi, issu d'une famille en difficultés composée de 8 enfants et plus, originaire de l'ouest ou du centre du pays ! Tel est le portrait-type d'un harraga tel que révélé par une étude menée par le ministère de la Solidarité nationale. Une étude qui a pris comme échantillon 550 jeunes refoulés d'Espagne, de Belgique, d'Italie, de France et d'Angleterre. «Nous avons été sollicités fin 2002 par la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) quand elle avait reçu 550 émigrants illégaux, et c'est là que nous sommes intervenus pour les prendre en charge», a affirmé, ce matin, Djamel Eddine Tyayba, chargé d'études et de synthèse au ministère de la Solidarité nationale, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Ainsi, il s'est avéré que 54% de ces jeunes sont âgés entre 18 et 28 ans, 36% entre 29 et 40 ans ; 89% ont un niveau moyen ou secondaire, 2,15% sont des universitaires, 90,50% n'ont aucune qualification, 90% n'avaient aucun emploi, 80,58% sont célibataires, 82% sont issus d'une famille en difficultés ayant plus de 8 enfants, 65% sont originaires de l'Ouest, 34% du Centre, 1,07% de l'Est et 1% du Sud, selon M. Tyayba. S'agissant des causes qui les ont poussés à prendre le large à leurs risques et périls, elles ont trait au «sentiment d'exclusion, à l'oisiveté, au chômage, à la pauvreté, à la mal vie, au mal-être, au manque de loisirs», a indiqué l'invité de la Chaîne III, non sans souligner qu'il n'y a pas «d'horizons pour ces jeunes dont la première motivation en partant est le désir d'améliorer leur situation, de changer de monde et de mode de vie». Parlant du séminaire portant sur les harragas qui s'est ouvert ce matin à Alger, le responsable du ministère de la Solidarité nationale dira qu'il sera consacré à «l'examen et à la recherche des voies et moyens pour lutter contre ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur» et permettra de «faire le point et d'avoir un plan d'action national qui impliquera tous les secteurs concernés, les ONG, les médias, pour informer, sensibiliser et aider ces jeunes». Un office national pour lutter contre le phénomène l La lutte contre l'émigration illégale constitue désormais une priorité pour les pouvoirs publics. Dans ce sens, il est prévu la mise en place d'un office national qui aura pour mission de chercher les voies et moyens de lutter contre ce phénomène. «Il existe un projet de décret qui va mettre en place un Office national de lutte contre l'émigration illégale», a déclaré à ce sujet M.Tyayba. Cet office s'intéressera particulièrement à la surveillance des côtes et des frontières et aux réseaux de passeurs, a-t-il ajouté. 64 sites d'embarquement recensés l 64 sites d'embarquement ont été recensés au niveau national, selon le responsable du ministère de la Solidarité nationale. C'est de là que partent la plupart des harragas pour rejoindre l'Espagne et l'Italie. Sur ces 64 sites, 32 sont des ports, 23 des plages d'échouage, 4 des abris aménagés et 5 des abris naturels, a révélé M. Tyayba. Selon lui, la plupart des harragas partent à l'insu de leurs familles. Les passeurs auxquels ils font appel, empochent «au moins 15 millions» pour chacun d'eux. Partant de là, «il faudrait mettre en place une législation très rigoureuse» et instaurer de sévères sanctions contre les réseaux de passeurs, a suggéré l'invité de la Chaîne III, tout en notant que le ministère de la Solidarité nationale ne ménage aucun effort pour prendre en charge les harragas.