A l?unanimité, les travailleurs de l?Unité ammoniac mettent en cause la tutelle et la mauvaise gestion de sa structure. «On travaille dans de très mauvaises conditions. On n?a pas de matériel adéquat. Plusieurs d?entre nous meurent de maladies respiratoires. Deux de nos camarades sont décédés en juin dernier à la suite d?une explosion», lâchent-ils exaspérés. Ils tirent par la même occasion la sonnette d?alarme sur leur unité qui est devenue «un vrai mouroir». En attendant, le ton est à la grogne du côté des travailleurs qui appréhendent d?autres accidents qui peuvent surgir à n?importe quel moment. Dans cet ordre d?idées, un technicien y activant, nous a appris que beaucoup d?anomalies existent au sein de l?Unité ammoniac où sont décédés 13 ouvriers à la suite de maladies respiratoires en nous faisant part d?un véritable branle-bas de combat né de la mauvaise gestion et de l?état de vétusté de l?Unité ammoniac. Et pour cause, au niveau de cette structure qui fonctionne au maximum, il se trouverait, qu?en l?absence de matériel sophistiqué, le recours aux «replâtrages» constituerait la seule «activité» chez le personnel technique durant toute la journée, au grand dam des travailleurs. «L?aboutissement de cette situation est un secret de Polichinelle.» Le manque flagrant de moyens met journellement la vie de ces travailleurs en danger de mort. A ce grand malaise s?est greffée une autre contrainte qui risque d?irriter encore les travailleurs dans la mesure où la régression des possibilités d?exploration, les risques d?accidents mortels et le dysfonctionnement des services de prévention, véritables pierre d?achoppement, sont encore loin de trouver les solutions idoines. Enfin, il est admis, aujourd?hui, que les points noirs de l?Unité ammoniac demeurent la non-introduction du matériel sophistiqué ainsi que le manque d?amélioration des conditions de travail en général, qui se voient, de jour en jour, étouffés, dès lors que la perte de vies humaines est décriée avec force.