L'étalement à profusion de la viande caprine sur les marchés de Msila, Sidi Aïssa et Boussaada reflète la préférence qu'ont les M'silis pour cette chair, spécialement durant le ramadan. Les vendeurs de cette viande ne cachent pas la haute rentabilité de ce négoce en cette période, même s'ils se montrent plus réservés sur les conditions d'abattage et de contrôle vétérinaire de crainte d'avoir affaire aux inspecteurs de la direction du commerce et des prix. Les fins gourmets choisissent surtout la viande de bouc qui, selon eux, a une valeur gustative élevée, notamment lorsqu'elle est grillée. Aussi achètent-ils des quantités pour trois jours et plus. Certains amateurs préfèrent également cette viande du fait qu'elle a peu de graisse et donc une faible teneur en cholestérol, des pères de famille, eux, l'achètent en raison de son prix plus bas que ceux des viandes ovines et bovines. Faisant fi de la demande, les bouchers de M'sila dédaignent toutefois de vendre la viande caprine estimant que ce commerce a toujours été l'activité de vendeurs ambulants qui jouent au chat et à la souris avec les inspecteurs de la qualité qui luttent contre l'abattage illicite. Un kilo de viande caprine coûte 300 DA durant le ramadan et beaucoup moins le reste de l'année. Le foie de chèvre est cédé à 600 DA le kilo contre 1 000 DA pour le foie bovin. Toutefois, le spectacle de l'abattage des caprins et les conditions peu hygiéniques qui l'entourent dissuadent nombre de consommateurs d'acquérir cette viande bon marché. Parallèlement, certains M'silis sont devenus de fidèles clients de deux boucheries du marché couvert du chef-lieu de wilaya proposant la viande cameline du mekhloul (chamelon) qu'ils préfèrent surtout hachée. Cédée à 450 DA le kilo contre 550 DA le kilo de viande bovine, la viande cameline présente, aux yeux de certains consommateurs, l'avantage de posséder des vertus «thérapeutiques» pour nombre de troubles somatiques.