Critique Mme Clinton a averti que la coalition faisait toujours face à un «grand défi» et exhorté l'Administration Bush à modifier sa stratégie de reconstruction pour permettre à l'ONU de jouer un plus grand rôle. La sénatrice américaine Hillary Clinton est venue vendredi à Bagdad dans la foulée du président George W. Bush, pour soutenir le moral des forces américaines toujours sous le feu de la guérilla. L'ancienne première dame des Etats-Unis et sénatrice de New York venait d'Afghanistan où elle a passé la fête de Thanksgiving avec les troupes américaines, tandis que M. Bush a partagé la dinde jeudi soir sur l'aéroport de Bagdad avec la première division blindée. La sénatrice, accompagnée du sénateur de Rhode Island Jack Reed, a averti que la coalition faisait toujours face à un «grand défi» et exhorté l'Administration Bush à modifier sa stratégie de reconstruction pour permettre à l'ONU de jouer un plus grand rôle dans l'Irak d'après-guerre. En outre, la visite surprise du président républicain George W. Bush à Bagdad jeudi embarrasse l'opposition démocrate qui a depuis quelque temps orienté ses attaques sur sa politique en Irak dans la perspective de l'élection présidentielle de 2004. Cette visite «a été coordonnée avec une campagne républicaine pour laisser les démocrates paraître moins patriotes en critiquant le président» sur sa politique irakienne, considère Alan Lichtman, professeur de sciences politiques à l'American University à Washington. La visite de Bush a été appréciée diversement à Bagdad. L'élite sunnite la raillait, alors que la majorité chiite, longtemps opprimée, lui savait gré de l'avoir libérée de Saddam Hussein. Sur le plan sécuritaire, un soldat américain a été tué par la chute de quatre obus de mortier sur sa base à Mossoul (nord), selon l'armée, qui précise être «à la recherche des assaillants». Son décès porte à 184 le nombre de soldats américains morts au combat depuis le 1er mai, date officielle de la fin des opérations militaires majeures. Par ailleurs, le Conseil de gouvernement doit examiner samedi la tenue d'élections immédiates à tous les niveaux réclamée par la plus haute autorité religieuse chiite, l'ayatollah Ali Sistani, en contradiction avec les termes de l'accord de transfert des pouvoirs signé le 15 novembre avec M. Bremer.