Manque En cette année scolaire 2003/2004, le livre fait défaut dans cette wilaya, les éditeurs sont pointés du doigt. La quasi-totalité des collèges d?enseignement moyen à Oran connaît un déficit considérable en manuels scolaires, et les premiers pénalisés sont les élèves de la première année moyenne qui font ainsi connaissance avec «la crise». Depuis la rentrée, le modeste stock des livres scolaires s?est avéré insuffisant. Il s?en est suivi une véritable course contre la montre pour les parents dont certains se sont «approvisionnés» auprès de revendeurs à M?dina J?dida ou ailleurs. Rares et chers, les manuels d?éducation islamique, d?arabe, d?anglais, de français, d?éducation civique, d?arithmétique et d?histoire-géographie sont, à présent, des «reliques» que l?on s?arrache au prix fort chez les rares libraires du centre-ville d?Oran. À titre d?exemple, les livres de français et d?arithmétique, qui coûtent respectivement 240 et 190 DA, ont été «cédés» au double de leur prix réel au marché parallèle. «Nous sommes saignés à blanc. Nous ne savons plus comment faire pour nous procurer les livres scolaires. Même au marché parallèle, ils sont introuvables», s?alarment des parents d?élèves en colère. Dans plusieurs CEM, les directeurs ont recours aux polycopiés pour «démarrer» la rentrée scolaire. Au collège Moufdi-Zakaria où seulement une centaine de manuels a été distribuée aux élèves, c?est le branle-bas de combat. «Cette situation est inadmissible et au point où nous en sommes, nous allons bientôt procéder à un tirage au sort», ironise le chef d?établissement. Au niveau de la direction de l?éducation nationale, c?est le black-out total et les rares révélations incombent cet état de fait aux éditeurs. «La confection de ces livres a été confiée à des éditeurs privés algérois qui n?ont pas respecté les délais de livraison impartis», affirment des chefs d?établissement obligés de pointer quotidiennement à l?inspection académique. «Nous délaissons notre travail pour être les premiers arrivés dans l?espoir de repartir avec quelques livres?». En attendant, ce sont les élèves et leurs parents qui font les frais, encore une fois, de la politique de l?immobilisme et du nombrilisme.