La nouvelle année scolaire s'annonce difficile à plusieurs niveaux, particulièrement celui lié à l'infrastructure. Avec le nombre croissant d'écoliers inscrits pour l'exercice 2008/2009, les classes seront certainement surchargées notamment au niveau du cycle moyen qui enregistre l'arrivée des deux cohortes de la 6ème et de la 5ème année. Le premier responsable voit néanmoins la chose différemment. Pour lui, la pression ne sera que conjoncturelle et elle sera jugulée dans les mois à venir. «383 CEM ouvriront leurs portes lors de cette année scolaire et 3 670 classes seront élargies pour accueillir l'ensemble des élèves», a-t-il déclaré lors de la récente réunion qu'il a tenue avec les directeurs de wilaya en préparation de la rentrée scolaire. Globalement, M. Benbouzid avait conclu que le total des structures relevant du secteur lors de cette rentrée scolaire s'élève à 24 148 établissements scolaires, dont 17 796 écoles primaires, 4 651 CEM et 1 701 lycées. Certaines wilayas ont bénéficié plus que les autres de la livraison de nouvelles infrastructures. Il s'agit de Tipasa où le secteur s'est doté de sept nouveaux lycées, de 14 groupes scolaires et de 14 CEM. A Médéa, la direction de l'éducation a indiqué que trois lycées de 1 000 places, chacun doté d'un internat, ont été réceptionnés récemment. Pour le palier moyen dans cette wilaya, neuf collèges ont été livrés en attendant la réception de dix groupes scolaires dont les travaux en sont au stade final. A Boumerdès, on parle de mesures exceptionnelles prises par la direction de l'éducation locale qui compte trouver des solutions à la pression attendue au cycle moyen. Plusieurs localités de cette wilaya vivent un déficit en matière de collèges : Boudouaou, Khemis El Khechna, Corso, Hammadi, Ouled Moussa et Ouled Hadadj. Ces communes n'ont pas bénéficié du quota supplémentaire de classes décidé pour les localités touchées par le séisme. «Pour ce qui est de l'enseignement secondaire, sur 15 lycées programmés depuis 2002, seuls deux ont été livrés récemment à Corso et Boudouaou», regrette la directrice de l'éducation de la wilaya de Boumerdès. C'est dire que les garanties de Benbouzid quant à une rentrée scolaire pédagogiquement maîtrisée risquent d'être démenties dès les premiers jours. L'autre appréhension qui entoure la présente reprise des classes est liée à la question des manuels. Le ministre de l'Education avait annoncé que près de 60 millions de livres scolaires, toutes disciplines confondues, seraient mis à la disposition des élèves lors de la rentrée scolaire 2008-2009. Avant d'ajouter que l'Office national des publications scolaires a imprimé cette année 40 millions de livres, outre les 18 millions de livres gardés en réserve. Il reste à relever que, si la quantité des livres scolaires est visiblement assurée par l'ONPS, le problème de la distribution demeure toujours posé dans la mesure où des écoliers se plaignent de l'indisponibilité de certains manuels. Devant les directeurs de wilaya, Benbouzid s'est montré intransigeant. «Il n'y a pas de raison que le manuel scolaire n'arrive pas à l'élève. Je ne tolérerai pas les comportements qui nous conduisent à de telles situations», a-t-il instruit ses collaborateurs. En matière de postes budgétaires, la tutelle soutient que le secteur sera renforcé à l'occasion de la rentrée scolaire 2008/2009 par 27 000 nouveaux postes de travail. Le nombre est conséquent si l'on tient compte du fait que le secteur n'a bénéficié depuis 2000 que de 78 000. Benbouzid avait annoncé dimanche dernier que, parmi 552 288 travailleurs dans le secteur de l'éducation, 366 400 ont été versés dans l'enseignement et 168 888 exercent dans l'administration. A propos des nouveaux postes, Benbouzid avait précisé qu'ils seraient destinés à l'encadrement du cycle moyen dans les établissements du sud du pays et les régions enclavées. A noter que, par palier, 12 000 postes seront réservés à l'enseignement moyen et 7 000 à l'enseignement primaire. La question des enseignants contractuels retient naturellement l'attention de la famille de l'éducation. Ayant observé une grève de la faim pendant plus de quarante jours, les enseignants contractuels n'ont rien obtenu de la part de la tutelle qui exige «le passage au concours comme le stipulent les lois de la République». Le premier responsable du département de l'éducation n'a pas omis de rappeler qu'environ 27 000 enseignants contractuels ont participé au concours de recrutement organisé au mois de juillet dernier. Les rapports entre le ministre de l'Education et les enseignants resteront sans nul doute tendus dans le sens que la première partie brandit la carte de la réglementation et que la seconde s'entête à arracher une réintégration sans passer par la voie du concours. La rentrée scolaire 2008/2009, prévue aujourd'hui, sera décidemment celle des appréhensions. A. Y.