Si dans un passé récent des arbitres pouvaient résister devant certaines sommes jugées «dérisoires», aujourd'hui la tentation devient très grande face à des pots-de-vin dont les zéros après le chiffre font tourner la tête à plus d'un. Ce qui explique que le problème de corruption au sein de l'arbitrage algérien n'est pas seulement une affaire de moyens ou de confort matériel pour protéger les arbitres d'être soudoyés, mais une affaire de moralité. Comme le disait un dirigeant : «Avec tous les arrivistes qui débarquent dans notre football et l'argent qui y circule, vous pouvez acheter et vendre ce que vous voulez. Beaucoup de clubs dits ambitieux, voire d'autres qui le sont moins mais de peur de se voir reléguer, préparent carrément un budget saisonnier alloué à «l'achat» de matchs. Que ce soit à travers les arbitres ou des éléments de l'équipe adverse. «Il faut être vraiment incrédule», rajoutera notre témoin, pour penser qu'une accession par exemple se joue seulement sur un terrain de football et dans les règles saines de l'art. «Il y a toujours des personnes occultes qui, dans les sombres coulisses de ce sport, donnent un coup de main au résultat final d'une rencontre. Il suffit d'aller demander à chaque dirigeant, entraîneur ou à des personnes proches de ce milieu, et ils vous confirmeront ce que je vous dis.»