Imperfections n En décidant de reporter les deux rencontres NAHD-ESS et le big derby algérois USMA-MCA comptant pour la 7e journée du championnat de NI, pour permettre aux Sétifiens et aux Usmistes de mieux préparer leurs sorties en Ligue des champions des clubs arabe, la LNF a consommé toute sa crédibilité et aura d'ores et déjà raté sa saison. Sous prétexte de protéger les intérêts des deux représentants algériens dans une compétition non reconnue par la Fifa et qui ne vaut que par ses récompenses financières et ses prises en charge lors des déplacements, la LNF a bafoué ses propres règlements – alors qu'elle est censée mettre l'intérêt du football national au-dessus de tout – et les lois scientifiques. Les promesses faites en début de saison de respecter, pour une fois le calendrier des compétitions ne sont finalement que des paroles en l'air. Après, on vient pleurnicher lorsque nos différentes sélections viennent se faire ramasser par des sans-grades du continent. On le sait bien, ces deux rencontres reportées auront lieu un jour, mais il est inconcevable de décider d'un arrêt de la compétition sur aucune base scientifique. Déjà que la période du ramadan suivie de l'Aïd est spéciale pour les sportifs et exige une gestion spécifique pour que la LNF en rajoute sans consulter l'avis des techniciens qui, au passage, acceptent malheureusement n'importe quelle décision de la part des bureaucrates de la Ligue qui obéissent souvent à d'autres considérations que celles du terrain. De plus, chacun sait, comme l'a souligné l'entraîneur italien Enrico Fabbro, que les joueurs sont appelés à monter en puissance en début de saison en multipliant les matchs et il n'est pire que de remettre en cause ce cycle. A titre d'exemple, Arsène Wenger, le manager d'Arsenal, avait prédit le retour en forme de Thierry Henri, transféré cette saison au FC Barcelone, dès le mois d'octobre et c'est ce qui se confirme sur le terrain. Imaginez un instant si la Liga espagnole marquait un arrêt de trois semaines, chose inconcevable, toute la préparation des clubs serait remise en question. Chez nous, les choses fonctionnent autrement que dans les championnats qui se respectent où les équipes qualifiées aux compétitions continentales ou régionales voient leurs rencontres légèrement décalées ou avancées sans que cela porte préjudice au rythme et au déroulement des journées de championnat. Ailleurs, chaque fédération adapte son championnat au calendrier international et aux dates Fifa, les clubs suivent et respectent la programmation savamment étudiée avant le début de saison. En Algérie c'est le contraire : le calendrier doit s'adapter aux besoins étroits des clubs et à leurs dirigeants qui, souvent, ne savent vraiment pas où se trouvent les leurs. Un championnat fort et de haut niveau livre normalement des clubs performants et capables de s'illustrer dans les compétitions internationales, ce qui n'est pas le cas en Algérie où le championnat est dévalorisé, notamment par une très mauvaise programmation qui le dessert plus qu'elle ne le sert. Du coup, on se demande à quoi servent des instances (LNF et FAF) lorsque ce sont les clubs qui dictent leur loi en décidant, au nom d'une soi-disant légitimité des règlements, du lieu de domiciliation et de la date de leur match de championnat. Même la rue, que certains accusent de maintenir une pression sur les dirigeants, ne suit plus et s'interroge sur le fonctionnement d'un football disloqué qui n'arrive toujours pas à freiner sa descente aux enfers.