Résumé de la 1re partie n De la manière dont Antonia a décrit son amoureux ; Cyril, lui, l'a repéré au milieu d'une foule. Un don qu'il ne se connaissait pas auparavant. Quelques semaines plus tard, Cyril et Antonia se retrouvent dans leur café habituel du square Wilson. Même guéridon, même foule qui passe, mêmes propos à bâtons rompus. Pourtant, Cyril a une idée derrière la tête. Il en jubile d'avance... — Ma chère Antonia, tu n'aurais pas mal à la tête, par hasard ? — Moi, pas du tout ! Je me sens très en forme. Quelle drôle de question ! — Tu es vraiment certaine de ne pas avoir la moindre migraine ? — Mais pas du tout. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? — Eh bien moi, si j'étais toi, j'irais très vite m'acheter un tube d'aspirine. Antonia est interloquée : — Je n'ai pas besoin d'aspirine..., je t'assure. — En tout cas, tu vas aller en acheter un tube. Ça peut toujours servir. Mais tu ne vas pas aller n'importe où. Tu vas aller sur le boulevard d'Alsace-Lorraine, au coin de la rue Saint-Sernin. Tu verras, il y a une pharmacie ancienne. J'en viens : j'avais besoin d'alcool à 90°. Et là, tu vas demander un tube d'aspirine. Et tu me raconteras... — Je te raconterai quoi ? Cyril arbore un petit sourire comme s'il lisait l'avenir : — Tu me raconteras ce qui va se passer ensuite... Mais, ce jour-là, Antonia ne revient pas. Ni les autres jours, d'ailleurs. Son année scolaire est terminée. Elle part à Paris pour poursuivre ses études de littérature anglaise. Il faudra attendre des vacances, trois ans plus tard, pour que Cyril retrouve Antonia au détour d'une rue de Saint-Girons : Antonia, l'air mi-furieux mi-joyeux, lui saute au cou. — Ah, toi ! Je te retiens, avec ton tube d'aspirine ! Tu me la copieras ! Bravo, je te remercie beaucoup. Tu t'y connais pour bouleverser l'existence des autres ! Tu sais que tu es un type dangereux ? Cyril a tout oublié de l'histoire. — Ah oui, le tube d'aspirine que je t'ai conseillé d'aller acheter à la pharmacie de Toulouse. Alors ? — Alors ? Tu dois bien t'en douter. Je vis avec le pharmacien ! Antonia donne des détails sur cette aventure. — Quand je suis entrée dans la pharmacie, ça été le coup de foudre immédiat. Dieu, que cet homme est beau ! Il s'appelle Ulrich ! Dans le souvenir de Cyril, le pharmacien en question était un homme d'une quarantaine d'années, aux cheveux blancs comme neige. Apparemment, le pharmacien Ulrich est tombé sous le charme des yeux verts de la belle Antonia. Cyril apprend par son amie que cette liaison passionnée dure depuis trois ans. — Tu te rends compte ! Il vient passer tous les week-ends à Paris pour être avec moi. Mais ça ne pourra pas durer toujours... — Pourquoi ? — Tu devrais le savoir, toi qui sais tout. Ulrich est déjà marié et père de famille. En effet, plus tard, Antonia épousera un violoniste prestigieux et partira vivre sous des cieux ensoleillés. Cyril n'a tiré de cette petite anecdote aucune conclusion. Mais, deux ans plus tard, il est invité dans le nord de la France, pour le mariage très bourgeois d'un de ses cousins. Les deux garçons ont presque le même âge mais Toulouse est loin de Cambrai et ils se voient rarement. Cyril savait que son cousin Christophe «fréquentait», comme on dit, une petite voisine, Agathe. On a vite parlé mariage. Aujourd'hui Christophe, représentant en métallurgie, se sent prêt à fonder une famille. (à suivre...)