Résumé de la 109e partie n Arty connu par le FBI, voulait rencontrer Bill Lufts. Les Lufts sont soupçonnés par la police d'avoir un lien avec l'enlèvement. Les signaux avertisseurs clignotaient sur le pont de Throgs Neck. Verglas. Vent. Mais tout allait bien. Il était bon conducteur et cette nuit les trouillards étaient restés chez eux. Ce qui lui faciliterait les choses plus tard. A 11h 20, il entrait dans le parking numéro cinq de l'aéroport de La Guardia, celui qui a des tarifs spéciaux pour les stationnements de longue durée. Il prit un ticket au distributeur ; la barrière se leva et il parcourut lentement le parking, prenant soin de rester hors de vue du caissier qui était à la sortie, près du péage automatique. Il trouva une place dans l'allée numéro neuf, entre une Chrysler et une Cadillac, derrière une Oldsmobile. Au milieu, la Coccinelle était toute petite et bien dissimulée. Il s'appuya contre le dossier du siège et attendit. Quarante minutes passèrent. Deux voitures entrèrent dans le parking, l'une d'un rouge éclatant, l'autre une camionnette jaune. Toutes deux trop faciles à repérer. Il fut heureux de les voir ignorer les places vides à côté de lui et aller se garer plus loin dans la dernière allée à gauche. Une autre voiture entrait lentement. Une Pontiac bleu sombre qui se gara trois rangs devant lui. Les phares s'éteignirent. Il regarda le conducteur sortir, faire le tour de la voiture et retirer une grosse valise du coffre. Ce type partait pour un bon moment. Affalé dans la Volkswagen, le sommet de son crâne à hauteur du pare-brise, il épia l'homme et le vit claquer le coffre, soulever sa valise et se diriger vers l'arrêt de la navette la plus proche qui l'emmènerait à l'aérogare. La navette arriva quelques minutes plus tard. Renard observa la silhouette qui grimpait dans le véhicule. La navette s'éloigna. Lentement, calmement, il sortit de la Coccinelle et regarda autour de lui. Aucune lueur de phares. En quelques pas rapides, il fut à côté de la Pontiac. La seconde des clefs qu'il essaya ouvrit la porte. Il monta dans la voiture. Il y faisait confortablement chaud. Il mit le contact. Le moteur tourna presque sans bruit ; le réservoir était aux trois quarts plein. Parfait. Il n'aurait plus qu'à attendre. Le gardien se méfierait s'il encaissait un ticket de moins de deux heures de stationnement dans ce parking. Mais il avait tout son temps et il voulait penser. Il s'enfonça dans le siège, ferma les yeux et l'image de Nina flotta devant lui : il la revoyait telle qu'elle était le premier soir où il l'avait rencontrée. Il rôdait sur les routes, conscient qu'il n'aurait pas dû être dehors, qu'il était trop tôt après Jean Carfolli et Mme Weiss, mais incapable de rester chez lui. Et il l'avait vue. La Karman Ghia était rangée sur le côté de la route 7 dans un endroit calme, solitaire. Il prit la petite silhouette mince dans ses phares. Les cheveux noirs. Les mains menues qui se débattaient avec le cric. Les grands yeux marron effrayés en le voyant s'approcher lentement et se garer. Elle se rappelait sans doute tout ce que l'on racontait sur les meurtres de l'homme de l'autoroute. (à suivre...)