Malaise n Le derby constantinois, tant attendu, entre le MOC et le CSC, n'a pas livré de vainqueur, en raison d'un jeu cadenassé de part et d'autre, mais il a accouché d'un scandale qui ébranle de nouveau l'arbitrage algérien. Penalty ou pas ? Les images de la télévision montrent bien Bouraoui, le joueur du MOC, allant dribler le gardien Benmoussa dans les toutes dernières minutes de la partie, mais ce dernier plonge dans ses pieds. Le joueur mociste s'écroule : y a-t-il penalty ? L'appréciation revient à l'arbitre qui était, ce jour-là, Mohamed Benouza, l'un de nos meilleurs sifflets internationaux, qui décida en son âme et conscience qu'il y avait simulation et donc pas penalty. A partir de là, les choses s'enveniment et les dirigeants du MOC, à leur tête le président Berrahaïl et son vice-président et bailleur de fonds, Hakoum Madani, se sont rués sur l'arbitre à la fin du match pour l'agresser carrément avant de l'accuser ouvertement de corrompu. A chaud et devant un parterre de journalistes, Hakoum Madani, un autre dirigeant qui sort de nulle part, a fait part de graves accusations contre M. Benouza en précisant que ce dernier aurait proposé, par le biais d'intermédiaires, ses services de donner un coup de main au MOC en contrepartie d'une «compensation». On s'est dit alors, que comme d'habitude dans notre football où n'importe qui déclare n'importe quoi sans être inquiété, les dirigeants du MOC, frustrés par un penalty non accordé, auraient, eux aussi, réagi avec passion et impulsion. Malheureusement, le lendemain, et avec du recul, le président constantinois revient à la charge dans l'émission «Les fous du foot» que diffuse la Chaîne III tous les samedis à 18h 15, en confirmant que des preuves existent (le numéro de téléphone de la personne qui a appelé au nom de Benouza) et que cet arbitre était un ripou. Réagissant à ces graves accusations qui souillent encore une fois le corps arbitral algérien, le vice-président de la Ligue nationale de football, Mohamed Kheddis, a annoncé que sa structure allait se charger officiellement de cette affaire et ouvrir un dossier concernant ce énième épisode qui ternit l'image d'un football déjà en déperdition. De son côté, l'arbitre international qui a officié le derby constantinois a laissé tomber le droit de réserve en réagissant lui aussi et de manière ferme en déposant une plainte contre les auteurs de ces déclarations les invitant désormais à présenter leurs preuves devant la justice. Benouza a affirmé que non seulement ces déclarations étaient des calomnies, mais qu'elles font partie d'un complot contre sa personne. D'ailleurs, un des proches de cet arbitre nous a affirmé hier que Benouza faisait l'objet d'attaques et d'accusations gratuites pour le salir et le décrédibiliser aux yeux de l'opinion sportive nationale et internationale. Par jalousie ou par vengeance, il y a, selon notre interlocuteur, des personnes occultes qui veulent l'abattre à tout prix alors qu'il est l'un de nos meilleurs représentants sur le plan international. Benouza se cache-t-il derrière son statut d'international ? l Du côté de Constantine, c'est un autre son de cloche qui nous parvient puisque certains dirigeants du MOC insistent pour dire que justement Benouza se cache derrière son statut d'international et de meilleur arbitre au niveau national pour s'adonner à des pratiques illicites. Mais la question qui se pose : les dirigeants du MOC auraient-ils réagi de la sorte si M. Benouza leur avait accordé un penalty ? Cela nous aurait étonnés, car une fois les trois points du match en poche, tous les principes et l'éthique sportive sont oubliés. On connaît bien la chanson. La Dtna loin d'être parfaite l Par ailleurs, cette affaire tombe par hasard au moment où la «candidature» de Belaïd Lacarne tombe à l'eau et où Mohamed Khelaïfia, vice-président de la FAF et membre de la Dtna, a démissionné. Ce qui a déclenché une vague de contestations de la part de plusieurs clubs concernant la désignation des arbitres pour les rencontres du dernier week-end. Au-delà de tout ce brouhaha qui s'apparente beaucoup plus au chahut d'une cour d'école qu'à une prise réelle de responsabilité, c'est l'honneur des arbitres et de l'arbitrage qui est en jeu. On se souvient tous de l'épisode de l'arbitre M. Abdallah, agressé la saison dernière par le président de l'AS Khroub M. Milia qui a été finalement blanchi après avoir écopé d'une radiation. C'est dire que la structure dirigée par M. Medjiba est loin d'être parfaite et beaucoup reste à faire pour redorer le blason de nos arbitres et leur donner le statut qu'il mérite, tout en faisant preuve de rigueur dans le traitement des affaires d'accusation avec lesquelles aucune concession ne doit être faite.