La flambée des prix du pétrole a entraîné dans son sillage ceux des carburants et des aliments les plus consommés au monde comme le pain, le riz, les pâtes, mais aussi, par ricochet, le sucre, les viandes, le lait, les œufs et le beurre, constatent les analystes. Pour eux, la hausse des prix du brut, qui a atteint la semaine écoulée un nouveau record de 90 dollars le baril à New York, dope le développement des biocarburants de substitution tirés du maïs ou du blé. Le FAO a déjà souligné que le recours à l'éthanol ou au biodiesel comme débouché croissant des grandes cultures entraîne une hausse générale des prix des productions végétales et animales. «Nous avons atteint des niveaux jamais vus. Ce qui est sûr c'est qu'on va aller encore plus haut, mais on ne saurait dire jusqu'où», explique un analyste, soulignant que les consommateurs «doivent s'attendre à des prix élevés du pain, des pâtes, de la viande, des graines, des céréales au moins jusqu'à l'hiver 2008». Le phénomène risque de se poursuivre en raison de l'utilisation encore plus élevée en 2007/2008 des céréales, du sucre, des graines oléagineuses et des huiles végétales pour la production des biocarburants. Sur les cinq dernières années, la croissance mondiale de la production de biocarburants a été de l'ordre de 15% par an, selon l'Institut français du Pétrole (IFP). Les prix des céréales restent, par ailleurs, soutenus par des facteurs conjoncturels comme la faiblesse du dollar ou la sécheresse, qui a compromis la récolte des pays comme l'Australie et le Brésil.