Réaction n Les pays du Sud crient, une énième fois, à l'injustice des institutions de Bretton Woods (la Banque mondiale et le FMI), et par voie de conséquence plaident pour un traitement équitable et le renforcement de leurs économies. C'est ce qui ressort de l'intervention au nom du groupe formé par l'Afghanistan, le Ghana, l'Iran, le Maroc, le Pakistan, la Tunisie et l'Algérie devant le Comité monétaire et financier international (Cmfi) du FMI, de M. Leksaci (gouverneur de la Banque d'Algérie), qui a dit partager «la déception des autres pays en développement quant aux progrès réalisés à ce jour», dans les tentatives de réforme des institutions et les évolutions du cadre de leur action, appelant «toutes les parties à saisir cette opportunité unique pour restaurer de manière décisive la légitimité, la crédibilité et la relance du FMI». En émettant des réserves face aux tentatives de réformes des institutions de Bretton Woods, Mohamed Leksaci soutient qu'il est essentiel que le train de réformes débouche sur une redistribution substantielle des droits de vote en faveur des pays en développement en tant que groupe et bénéficie aux plus dynamiques d'entre eux sans que cela se fasse aux dépens des autres pays du groupe». Le gouverneur de la Banque d'Algérie a formulé les mêmes réserves pour nombre de propositions avancées jusque-là pour adapter le FMI, qu'il s'agisse des quotes-parts, de la mise en place de nouveaux instruments de liquidité ou nouveau modèle de revenus, l'élargissement du droit de vote de base, la rationalisation des dépenses de l'institution, l'assistance qui devrait être rendue payante, la surveillance des marchés, le traitement des crises et des récentes turbulences financières nées principalement sur le marché américain. «Les récentes consultations multilatérales représentent un pas en avant important à saluer, à condition que les intentions politiques, telles que déclarées, soient fermement mises en œuvre», dixit le gouverneur de la Banque centrale, mettant en exergue l'impartialité dans l'application, la non-imposition de nouvelles obligations aux pays membres, la flexibilité et la prise en compte des circonstances particulières des pays membres. Rejetant le caractère arbitraire de certaines propositions, parce que lésant les intérêts des pays en développement, il a clairement mis à l'index le fait que la structure de gouvernance actuelle du FMI est non viable et a sévèrement critiqué certaines des mesures en cours de discussions au sein des organes du FMI, mais aussi de la Banque mondiale. Estimant que la priorité de toute réforme est de ne pas se faire aux dépens du volume et de la qualité des services que le FMI offre à ses membres, il s'est néanmoins catégoriquement opposé, par exemple, à la proposition de rendre payante l'assistance technique du FMI ou à la manière dont sont déterminées les quotes-parts ou opérées les réductions du budget de fonctionnement du Fonds.