Résumé de la 111e partie n Arty, l'homme le plus connu des services du FBI, avait des relations avec Nina, la femme de Steve. Il avait réfléchi très vite. Driftwood Lane était un endroit tranquille ; les maisons étaient éloignées les unes des autres. Si elle venait chez lui, il n'aurait aucun moyen de se montrer affectueux avec elle. Ce serait trop dangereux. «Je dois justement sortir pour mon travail, avait-il menti. Je vous l'apporterai, en fin d'après-midi, vers dix-sept heures.» Il commençait à faire noir vers cinq heures. «Formidable, avait-elle dit, il faut juste que ce fichu machin soit remis sur la voiture avant que je n'aille chercher mon mari au train de dix-huit heures trente.» Il était dans un tel état d'excitation ce jour-là qu'il pouvait à peine penser. Il était sorti se faire couper les cheveux, acheter une nouvelle chemise à carreaux. De retour chez lui, il n'avait pas eu envie de travailler. Il s'était douché, habillé, et avait écouté quelques-unes de ses cassettes en attendant. Ensuite, il avait placé une cassette vierge dans le magnétophone qu'il avait étiquetée «Nina». Il avait vérifié que son appareil photo était chargé, se réjouissait à l'avance du plaisir de développer les photos, de regarder les images se former sur les épreuves. A 17h 05, il était parti pour Driftwood Lane. Il avait roulé un moment dans la rue avant de se décider à stationner dans les bois près de la maison. Au cas où... Il avait marché dans les bois, près du rivage. Il se souvenait du clapotis de l'eau sur la plage, un bruit amical qui l'emplissait d'une émotion brillante, même par cette nuit froide. La voiture de Nina était garée dans l'allée derrière la maison ; les clefs étaient sur le contact. Il voyait la jeune femme par la fenêtre de la cuisine ; elle se déplaçait, défaisait les paquets de provisions. On avait retiré le globe de la lampe et la pièce était très éclairée. Et Nina était si belle avec son chandail bleu pâle sur son pantalon et cette écharpe nouée autour du cou. Il avait changé le pneu au plus vite, guettant d'un œil la présence d'une autre personne dans la maison. La seule façon dont elle avait insinué que son mari s'était mis en colère contre elle montrait qu'elle avait besoin d'un homme compréhensif. Il avait fait marcher le magnétophone et commencé à y chuchoter ses plans pour rendre Nina heureuse une fois qu'il lui aurait dévoilé ses sentiments. Il s'était dirigé vers la porte de la cuisine et avait frappé doucement. Elle s'était avancée rapidement, avait eu l'air étonné, mais il lui avait tendu les clefs, souriant à travers le carreau. Elle lui avait aussitôt ouvert la porte, chaleureuse et amicale, la voix enveloppante, l'invitant à entrer, lui disant combien il était aimable. Ensuite, elle lui avait demandé ce qu'elle lui devait. Il avait tendu la main — il avait ses gants bien sûr — et éteint la lumière de la cuisine. Il avait posé ses mains sur son visage et l'avait embrassée. (à suivre...)