Délabrement n Les literies sont vétustes et crasseuses, les salles de bains inexistantes et, par endroits, le client se retrouve confronté à des nuisances sonores qui font de son séjour un supplice. Hormis les établissements luxueux, la majorité des 1 000 hôtels que compte l'Algérie, est dans un état de dégradation et de délabrement qui nécessitent une réhabilitation urgente. Du coup, l'Etat décide de sévir en imposant, au premier plan, la mise à niveau de ces hôtels et de les aider, par le biais de crédits, à faire peau neuve. Cette action s'apparente à une véritable chasse aux «hôtels poubelles» en décidant carrément leur fermeture administrative ou leur radiation du secteur touristique. Les résultats des sanctions ont été la fermeture, récemment, de 36 hôtels à Alger, auxquels il est reproché un manque flagrant d'hygiène, l'absence de commodités pour les clients, l'insécurité des lieux et, par-dessus tout, des tarifs élevés par rapport à la réglementation en vigueur. Au niveau national, les inspecteurs régionaux chargés de vérifier les conditions d'exploitation de ces hôtels ont dénombré des failles et des dysfonctionnements tels ceux enregistrés au niveau de la capitale. A l'échelle nationale ce sont 103 établissements hôteliers qui ont été fermés par décision administrative. Les hôtels déclassés représentent un parc assez étoffé avec une implantation à 63% au niveau national. Cependant, les prestations laissent à désirer. Les literies sont vétustes et crasseuses, les salles de bains inexistantes et, par endroits, le client se retrouve confronté à des nuisances sonores qui font de son séjour un supplice. Les propriétaires cultivent l'indifférence totale face aux exigences de la clientèle. Le minimum de confort et de repos que les clients recherchent dans ces lieux est une chose rare. Même certains hôtels, pourtant classés deux étoiles, ne développent pas le sens du bon accueil. Ces pratiques devenues courantes ont fatalement nui à la politique touristique et dissuadent beaucoup d'étrangers — parmi les classes moyennes — de venir en Algérie. En réalité, ces hôtels sont devenus «des machines à sous» s'apparentant à des entreprises lucratives sans se soucier de leur image. Côté prix, c'est le flou total. Chacun y va de ses tarifs. C'est ce qui a donné, dernièrement, le prétexte aux contrôleurs de procéder systématiquement au contrôle des prix de la nuitée, tout en vérifiant parfois sur place la véracité des affirmations des propriétaires.