Résumé de la 115e partie n Après avoir passé au crible son œuvre macabre, Arty passe à l'étape cruciale, il se rend au rendez-vous pour récupérer la rançon C'était l'endroit idéal pour un rendez-vous. 2h 35 pile, il se garait sur Roosevelt Avenue, face au périphérique de Brooklyn Queens, à moins d'un demi-bloc de la voie d'accès. A 2h 36, il apercevait les phares d'une voiture venant du périphérique de Brooklyn Queens, en direction opposée. Il enfila le bas sur sa figure. C'était la Mercury de Peterson. L'instant d'une seconde, il crut que Peterson allait lui rentrer dedans, la voiture faisait une embardée vers lui. A moins qu'il ne prenne une photo de la Pontiac ? Ça leur ferait une belle jambe. La voiture de Peterson s'arrêta juste en face, de l'autre côté de la rue. Il avala nerveusement sa salive. Mais plus une seule lueur de phares ne venait du périphérique. Il devait agir vite. Il s'empara du sac de marin. Il avait lu dans des magazines d'électronique que pour les paiements de rançon, les valises étaient souvent munies d'un émetteur. Il ne devait prendre aucun risque. Le contact du sac de toile, léger, vide, prêt â être rempli, était rassurant. Il ouvrit la porte de la voiture et traversa la rue sans bruit. Il avait besoin de soixante secondes à peine, et il en aurait terminé. Il frappa à la fenêtre de la voiture de Peterson, lui fit signe d'ouvrir. Pendant que la glace s'abaissait, il jeta un coup d'œil rapide à l'intérieur. Peterson était seul. Il lui passa le sac. Les pâles lumières de la rue projetaient les ombres des pylônes sur la Mercury. De la voix rauque et basse qu'il s'était entraîné à prendre, il ordonna à Peterson de ne pas le regarder, de mettre l'argent dans le sac. Peterson ne discuta pas. Derrière sa cagoule, Renard surveillait des yeux les alentours, l'oreille tendue. Rien ne signalait la présence de quelqu'un. Les flics devaient suivre Peterson, mais ils voulaient probablement s'assurer que le rendez-vous avait bien lieu. Il regarda Peterson introduire le dernier paquet de billets dans le sac, lui ordonna de le fermer et de le passer par la fenêtre. Il le soupesa avidement. Sans oublier de parler à voix très basse, il prévint Peterson d'attendre quinze minutes et lui dit qu'il pourrait récupérer Sharon et Neil à 11h 30. «Avez-vous quelque chose à voir avec la mort de ma femme ?» La question fit sursauter Renard. Jusqu'à quel point commençait-on à le soupçonner ? Il fallait qu'il s'en aille. Il transpirait, des grosses gouttes qui trempaient son costume sous le pardessus, lui réchauffaient la plante des pieds malgré le vent âcre et glacé sur ses chevilles. Il traversa la rue, remonta dans la Pontiac. Peterson oserait-il le suivre ? Non. Il restait sans bouger, dans la voiture sombre et silencieuse. Renard appuya sur l'accélérateur, s'élança sur la voie d'accès du périphérique de Brooklyn Queens, mit deux minutes pour atteindre l'autoroute de Grand Central, se mêla au peu de voitures qui roulaient vers l'est et sortit trois minutes plus tard à l'aéroport de La Guardia. A 2h 46, il prenait un ticket à l'entrée du parking numéro cinq. (à suivre...)