Si un village berbère a précédé Boussaâda, on ignore tout de lui : les auteurs musulmans du Moyen Age et de la Renaissance, tels Ibn Batouta, El-Idrissi ou même Ibn Khaldoun, ne le citent pas. Si on en croit la légende, c'est à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle que le kasr a été fondé par un saint homme, Sidi Slimane, que l'on fait venir, comme la plupart des saints maghrébins, de Sakiet el-Hamra et Wadi al-Dhahab, l'actuel Sahara occidental. La même légende rapporte que c'est un chacal, séduit par le saint, qui indique le site du kasr et que c'est une chienne qui lui donne son nom : Boussaâda, «le père du bonheur» ou la «cité du bonheur». Le premier bâtiment construit aurait été le Djamaâ al-Atik, «la mosquée antique» qui est encore bien conservée de nos jours. C'était à la fois un lieu de culte, une école, un poste de commandement et un lieu de rencontre et de consolidation des liens entre les populations installées dans le kasr. Au XVIIIe siècle, le voyageur et chapelain anglais, le docteur Shaw, qui a séjourné à Alger pendant une dizaine d'années, parle ainsi de Boussaâda : «Boussaâdah est le nom de plusieurs dachekras dont les habitants subsistent en grande partie de leurs dattes.»