Rendez-vous n Le rideau s'est levé, hier, sur la 2e édition du Festival du théâtre comique qui se tient jusqu'au 1er novembre à Médéa. Le festival s'est ouvert avec la présentation, hors compétition, de la pièce théâtrale Le fleuve détourné, une adaptation du roman de feu Rachid Mimouni, mise en scène par Fouzia Aït El-Hadj et interprétée par la troupe du Théâtre régional de Béjaïa (TRB). Interrogé sur le déroulement du festival, Mohamed Boukaras, directeur de la programmation, déclare : «9 troupes participent à cette manifestation, auxquelles s'ajoutent dix autres, dans la section Off. Ainsi, nous avons une vingtaine de spectacles qui se succéderont sur les planches de la Maison de la culture de Médéa.» S'exprimant ensuite sur l'objectif de ce festival, Mohamed Boukaras souligne «l'importance de ce rendez-vous théâtral», le qualifiant d'«école», un espace de rencontre, d'échange et d'apprentissage, également. «Ce festival est une réelle opportunité pour les jeunes troupes théâtrales de venir présenter leur produit, et c'est une occasion pour nous de repérer les nouveaux talents», indique-t-il, relevant : «Cela aussi créera un environnement favorable à la rencontre et à la confrontation des troupes dans le domaine de la pratique et de la création théâtrales.» «Notre souci premier est d'inscrire le théâtre comique qui est un genre à part entière dans la durée et, de surcroît, dans une dynamique permanente», explique-t-il, précisant que le théâtre comique est un genre théâtral n'ayant pas la même portée que celui qui se pratique d'ordinaire dans les théâtres régionaux. «Ce festival s'emploie, et ce, depuis près d'une dizaine d'années, à promouvoir le théâtre comique le hissant au même rang que le théâtre dramatique», dit-il, avant de regretter l'absence de diversité dans ce répertoire. «Il y a très peu de produits, d'où la nécessité, à travers le festival, d'enrichir, de multiplier les expériences, donc de produire plus de texte», relève-t-il. Il convient de souligner que le Festival du théâtre comique a été institutionnalisé en 2005, mais son existence remonte bien au-delà. «Tout a commencé en 1999», explique Mohamed Boukaras. Avant, c'étaient des journées théâtrales qui portaient le nom du père fondateur du théâtre comique Hassan El-Hassani, alias Boubagra. Ce rendez-vous théâtral se déroulait le 25 septembre, une date coïncidant avec la disparition de ce dernier. Puis en 2005 et avec la politique entreprise par le ministère de la Culture visant à institutionnaliser les festivals, ce rendez-vous passe de simples journées à un festival qui implique aussitôt la compétition. On a dû alors changer de nom, parce qu'un festival ne doit pas porter un nom d'artiste. Cependant, pour ne pas oublier ceux et celles qui ont marqué le théâtre comique, nous avons tenu à consacrer, à chaque édition, depuis 2005, un nom du répertoire, en lui rendant ainsi, et en marge du festival, un hommage à travers une exposition et un colloque sur sa vie et son parcours professionnel.» Ainsi, cette année, le festival se rappellera l'un des maîtres du théâtre comique, qu'est Mohamed Touri. Outre la journée commémorative, est prévue une journée d'étude sur le théâtre comique ayant pour titre : «L'humour, entre littérature et théâtre.» l Considéré comme un comédien populaire talentueux, Touri est né le 9 novembre 1914 à Blida, ville où il entame, à un âge précoce, un cursus scolaire à l'école coranique de son quartier, dirigée à l'époque par le cheikh Berboucha, avant de se déplacer à Constantine où il intègre la medersa supervisée par l'Association des oulémas algériens. En 1942, il intègre la troupe théâtrale de la radio, que dirige alors feu Mahieddine Bachtarzi, et signe, aux côtés d'autres «géants» du 4e art, à l'image de Mustapha Kateb, Djelloul Bachdjarah, Allel el-Mouhib et Rouiched, des œuvres mémorables qui, soixante ans après, restent encore d'actualité de par leur thématique et... continuent de faire rire. Le 30 avril 1959, à l'âge de 45 ans, Mohamed Touri meurt à la suite d'une longue maladie.