Communauté n A une dizaine de kilomètres de Lakhdaria, la commune de Bouderbala ou «Drablia» pour les gens du coin, compte environ 18 000 âmes pour une superficie de 46 km2. Pour s'y rendre, la RN29 menant de Lakhdaria à Blida est la route la mieux indiquée en passant par Bouzagza et Keddara. Les autres itinéraires sont à vrai dire en piteux état. Des pistes carrossables. L'ancienne cité de Bouderbala qui compte près de 900 âmes, affiche une mine peu réjouissante pour le visiteur de passage. La voie d'accès principale est dans un état lamentable. Cependant, les trottoirs, eux, ont l'air d'avoir été récemment refaits à neuf. A quelques centaines de mètres de là, se trouve Bouderbala, un village de 2 000 habitants. Ici, aussi, des travaux d'aménagement ont été effectués. La route principale est réalisée en béton bitumineux, mais les autres accès à l'intérieur de la cité sont dégradés, certaines voies sont même carrément impraticables pour les automobilistes et dangereuses pour les piétons. Amar, le guide qui nous accompagne, nous dit de ne pas croire ce que nous voyons. «Ici les travaux se font après chaque contestation. A voir les amas de sable déposés ici et là, on pourrait croire que les travaux seront incessamment lancés, mais nous savons par expérience que ce n'est que de la poudre aux yeux», avant d'ajouter : «La route menant au siège de l'APC a été revêtue à deux reprises en l'espace d'une année.» Nous décidons d'aller plus loin pour voir du côté de Arkoub, agglomération située à quelque 10 km au nord-ouest de Bouderbala en reprenant la RN 29, récemment bitumée. Sur place, un paysage magnifique s'offre à nos yeux. Des oliveraies à perte de vue à côté d'un village flanqué sur le versant d'une colline. Pour pénétrer dans le village, un chemin vicinal caillouteux et escarpé accueille le visiteur. Quelques habitations groupées font face à d'autres maisons éparses ; des habitants, voyant que nous ne sommes pas de la région, nous font des signes de la main en guise de bienvenue. L'hospitalité semble être de rigueur par ici. Un jeune nous voyant visiblement désemparés vient à notre rencontre. Nous lui demandons le chemin menant au village socialiste agricole Errahmania. Comme il fallait s'y attendre, nous nous étions trompés. Il est vrai qu'en l'absence de panneau de signalisation, toutes les routes se ressemblent d'autant plus qu'elles sont dans le même état de délabrement. Demi-tour pour rejoindre Drablia, chef-lieu communal. Le village socialiste est situé à trois kilomètres à l'ouest. Encore une route sinueuse et escarpée. devant nous, un véhicule est immobilisé au beau milieu de la chaussée, son propriétaire regarde la route et semble avoir quelques appréhensions pour continuer son chemin. «J'ai peur de toucher le sol avec le carter du véhicule, je n'ose pas continuer, excusez-moi je vous libère le passage», nous a-t-il dit. Bon gré mal gré, nous tentons de faire passer notre véhicule à travers les nids-de-poule. Dès l'entrée du village, le visiteur ne manquera pas d'apercevoir un dépotoir. Drôle d'accueil ! pourrait-on dire d'emblée, mais après avoir fait le tour du village, nus nous s'apercevons que des immondices traînent partout dans cette localité. Un septuagénaire, apparemment gêné, nous dira qu'à maintes reprises les autorités locales ont été interpellées pour remédier à cet état de fait, mais la situation d'insalubrité perdure. «Nous sommes vraiment marginalisés comme vous pouvez le constater, depuis la construction du VSA, pas de projet en cours de réalisation», a-t-il déclaré. Il est vrai qu'en regardant attentivement ce hameau, aucune trace d'un quelconque projet de développement passé ou récent. Une piste agricole vient cependant d'être ouverte vers deux autres hameaux qui étaient jusque-là enclavés. Il s'agit de Ouled Omar et Ouled Youcef. A quelques encablures d'Ouled Youcef, sur la crête d'une colline, se trouve le carré des chouhada. 75 martyrs sont tombés au champ d'honneur lors d'une bataille qui s'est déroulée ici même, nous dit-on. Un carré sans clôture, et dont les tombes ne sont pas à l'abri d'animaux domestiques qui viennent y brouter les chardons.