Drame n Il n'avait que 14 mois. C'était un bébé. Mais pour une banale histoire d'héritage, on lui a ôté la vie. Son frère de 4 ans et son père ont connu le même sort. Le meurtrier : le propre oncle. L'histoire s'est déroulée l'été dernier à Tamanrasset. L'assassin a été arrêté par les services de police dans le grand Sahara. A Biskra, un oncle jouait avec son neveu. Le but du jeu, énerver le jeune homme en lui confisquant son téléphone portable. L'issue fut fatale. Le jeune homme, aveuglé par la colère, assène un coup mortel à son propre oncle. A Sétif, en mars dernier, un jeune homme tue à l'arme blanche son propre ami pour un différend de 2 millions de centimes. A M'sila, épris d'une jeune femme, un individu élimine celui qui devait être son beau-frère parce qu'il ne voulait pas signer l'acte de mariage. Sétif encore, cette fois l'histoire se déroule en avril. Un groupe, composé de 5 individus dont une adolescente, a tendu un guet-apens à un automobiliste. La jeune fille, qui a servi d'appât, a parfaitement rempli son rôle en aguichant les automobilistes. Un conducteur curieux s'arrête. Mal lui en prit, car ce fut là son dernier coup de volant. Une fois le véhicule arrêté, le groupe de malfaiteurs se jette sur le chauffeur et le tue sur place. Autre lieu, autre histoire. Cette fois, cela se passe à Kouba (Alger). Un père de famille très autoritaire charge son fusil de chasse et tire à bout portant. La cible : son propre fils dont il a eu vent de ses tendances homosexuelles. Il le tue sur le coup. C'était l'année dernière. La même année. Un autre crime crapuleux. Une femme de plus de quarante ans entretenait une relation avec une autre âgée de 36 ans. Le mari de la première s'étant rendu compte de l'histoire menace son épouse et la somme de mettre fin immédiatement à ses agissements. Il fut tué et son corps déchiqueté. L'histoire a eu lieu à Oued Koraïche (Alger). Toutes ces histoires ont été résolues par la police. Selon des statistiques établies par ces services, durant le premier semestre de l'année en cours, 87 homicides volontaires ont été recensés dont 78 résolus. Ce qui se dégage de ces différentes affaires, selon le commissaire principal, Ahcène Oubad, c'est qu'en plus du fait que les meurtriers dans la plupart des cas sont des repris de justice, «le relâchement des mœurs, la consommation de la drogue et d'alcool et les mauvaises fréquentations» sont les principales causes à l'origine du fléau. Notons que les wilayas les plus touchées par ce phénomène sont, dans l'ordre : Alger, Tiaret, Tizi Ouzou, Batna, Tébessa, Sétif, Constantine, Annaba, Sidi Bel Abbes et Aïn Defla. Alors, autant dire que le crime n'épargne aucune ville de notre pays. Il n'y a qu'à voir autour de nous, posséder une arme blanche est devenu une chose tout à fait banale. Nos jeunes exhibent leurs couteaux, sabres, barres de fer et autres sans aucune crainte et ce qui est encore plus grave, dans la majorité des cas, sans mesurer le danger que cela peut entraîner. Au premier regard de travers, au premier mot malveillant, à la première remarque mal interprétée, nos jeunes sortent les couteaux. Inconscients du fait que cela va détruire la vie de l'agresseur et de l'agressé. Il faut savoir que posséder une arme conduit inéluctablement, qu'on le veuille ou non, à son utilisation. Alors, pour sa sécurité et celle des autres autant ne pas en avoir.