Situation n Presque une année jour pour jour, après la démolition des 465 logements de Ouled-Fayet, les acquéreurs de la promotion immobilière «El Bordj» montent, une nouvelle fois, au créneau pour réclamer leur argent versé au promoteur. Mardi, encore une fois, ils ont tenu le rassemblement de «l'ultime chance» devant le siège de cette promotion immobilière sise à Saïd-Hamdine. Certains d'entre eux nous ont affirmé qu'ils ont assisté, la peur au ventre, à l'opération de démolition, sans qu'ils «aient pu intervenir pour arrêter la destruction de leurs rêves». F. S., un des acquéreurs, nous rappelle la genèse du drame : «L'affaire remonte à 2004, lorsque nous avons lu des affiches d'un promoteur immobilier publiées par la presse nationale, qui annonçaient la vente de logements…. Après avoir contacté la promotion immobilière, nous avons déposé nos dossiers et commencé à verser les sommes demandées», notre interlocutrice précise que jusque-là les faits sont anodins, mais, un «jour», on nous convoque à Ouled Fayet au site des logements. Au départ j'ai cru que c'était une histoire de retouches sur les logements ou des renseignements. Arrivés sur les lieux, à notre grand dam, des bulldozers entamaient déjà l'opération de démolition en raison, nous informe-t-on, d'absence de permis de construire. Certains d'entre nous, ne pouvant résister à la vue de ces images, se sont évanouis.» «Depuis ce jour, ajoute notre interlocutrice, nous avons adressé des lettres ouvertes aux autorités, aucune institution n'a été épargnée, le ministère de l'habitat, l'Assemblée nationale …. En vain.» Ils sont, selon les acquéreurs, quelque 1 500 qui attendent d'être remboursés. Au cours de l'assemblée de mardi, comme constaté, un avocat a été dépêché sur les lieux afin, «de rassembler les efforts de ces familles et de les coordonner pour peser devant la justice». Certains des acquéreurs n'ont pas hésité à signer une procuration à cet avocat afin qu'il «puisse les défendre et les réhabiliter dans leurs droits». «L'initiative de l'avocat reste, pour le moment, notre seul espoir, nous déclare l'un des acquéreurs qui ne cache pas que cela a pris beaucoup de temps et même détruit des familles, alité des personnes, il y en a même, nous surprend-il, qui sont décédés sous la pression de l'affaire ». Un autre qui, visiblement, a perdu espoir affirme avoir tout perdu. «J'ai mis une somme de 2,2 millions de dinars de côté quand j'étais en Angleterre et voilà que rien ne me reste. J'ai tout déposé pour acquérir des biens immobiliers à Dar El-Beïda (un autre site de la promotion), maintenant je me retrouve forcé d'espérer, uniquement, récupérer mes sous.»