Le rêve et l'espoir d'avoir un logement s'est évaporé pour les souscripteurs à la promotion immobilière El-Bordj à Ouled Fayet. Après plusieurs années d'attente, les acquéreurs réclament d'être remboursés et sollicitent les pouvoirs publics pour une solution. “Près de 500 familles ont donné 20 à 40 ans d'économies pour l'acquisition de ces logements qui se sont évaporées en quelques minutes. Si nous avons fait confiance à cette promotion, c'est parce qu'il y avait plusieurs placards publicitaires dans les journaux annonçant ces projets pendant des années et surtout le silence des autorités concernées”, explique l'une des victimes. “Nous n'en avons même pas été informés. Nous avons été surpris par la démolition de ces logements par les services de l'urbanisme et de l'APC. Ces logements étaient finis à 60%. Dès que nous avons appris la nouvelle, nous avons déposé une plainte contre le président de la promotion El-Bordj pour escroquerie et abus de confiance et nous nous sommes constitués partie civile. Nous avons appris que le promoteur n'avait pas de permis de construire, qu'il y avait un litige sur le terrain et qu'il était adhérent au Fonds de garantie de caution mutuelle de la promotion (FGCMPI), mais qu'il n'a jamais cotisé. Ce qui rend difficile pour nous de récupérer notre argent malgré le verdict du tribunal de Bir-Mourad-Raïs qui a tranché en notre faveur. Pourquoi attendre trois années et que les logements soient réalisés à 60% pour prendre la décision de démolir ?” dit M. Bouziani Hocine, président de l'association des victimes. Ces victimes de l'arnaque, comme il y en a beaucoup, ne savent plus comment récupérer leur argent, surtout que le promoteur refuse de les rembourser. “Aujourd'hui, nous sommes livrés à nous- mêmes. Le promoteur a été condamné à 15 ans de prison ferme. Il est astreint par décision de justice à rembourser aux plaignants l'intégralité des sommes qu'ils ont avancées dans le cadre de la vente sur plans et à leur verser individuellement 200 000 dinars de dommages et intérêts. Mais le promoteur refuse de rembourser et a vendu tous ses biens. Chose qui rend la situation plus difficile”, selon toujours le président de l'association. Et d'ajouter qu'il est mentionné dans le cahier des charges qu'“en cas de désistement et quel que soit le motif, le remboursement des sommes versées par l'acquéreur s'effectuera dans les trois mois qui suivent la date de désistement, que le logement ait fait objet d'une nouvelle réservation ou non”. “Nous avons frappé à toutes les portes pour trouver une solution, en vain. Nous sollicitons les autorités publiques d'intervenir pour notre remboursement et que la justice soit appliquée”, conclut M. Bouziani. Il est à rappeler que beaucoup de personnes ont été arnaquées par certaines promotions immobilières, chose qui a poussé les pouvoirs publics à mettre en place un nouveau dispositif pour régir cette activité, un dispositif contenant des mesures plus rigoureuses pour obliger les promoteurs à adhérer au Fonds de garantie.