Amorphe n Avec les pluies torrentielles qui s'abattent en ce moment, d'aucuns ne pensaient pourtant pas que l'ESS allait subir un naufrage collectif face au MCA à l'occasion de la finale de la Supercoupe d'Algérie. Des finales, l'Entente de Sétif n'en a jamais perdu la moindre, quelle que soit la compétition, qu'elle soit nationale, continentale ou régionale. Jusqu'à ce match contre le MC Alger, où le club des Hauts-Plateaux a perdu pied, faisant un «déshonneur» à la tradition et à l'histoire. Ce n'est que du football, après tout, mais à Sétif et sa grande région, cette défaite a fait mal, alors que l'entraîneur Noureddine Saâdi avait pourtant insisté dans sa causerie sur ce mythe de l'invincibilité de l'Entente en finale. Ça n'a apparemment pas suffi à galvaniser les coéquipiers de Maïza, rentré en cours de match pour stabiliser une défense aux abois, en vain. Contrairement à leurs aînés de plusieurs générations, les joueurs sétifiens de ce jeudi 1er Novembre 2007, jour du déclenchement de la Révolution de surcroît, n'ont pas fait preuve de courage et d'abnégation, ni de volonté, ni de surpassement, comme à leur habitude. Est-ce l'état du terrain (il l'est pour les deux équipes) ? Est-ce l'absence de joueurs titulaires, ce que rejette carrément l'entraîneur Saâdi ? Est-ce l'échéance du match retour contre Al-Wihda d'Arabie saoudite, dans trois jours ? Peut-être un excès de confiance face à un adversaire en crise et battu une semaine auparavant sur le même terrain par la JSK en championnat ? Voire une démobilisation due au grave incident entre les deux joueurs Adiko et le gardien Hadjaoui, la veille du match et qui a pourri l'ambiance au sein du groupe ? Même l'entraîneur Noureddine Saâdi aurait sa part de responsabilité en prônant un schéma tactique inhabituel en incorporant des joueurs pas à leur poste ? Ce sont autant de questions qui restent en suspens et taraudent les esprits de Sétifiens. Ce qui est certain, c'est que la faillite a été totale et le naufrage collectif, comme l'a avoué le revenant manager Walid Sadi lors de ses déclarations à la presse. La responsabilité est donc partagée, mais cela n'a pas empêché le comité directeur de se réunir hier soir pour débattre de la situation du club et surtout de l'idée de remplacer Noureddine Saâdi à la barre technique en suggérant déjà le nom de son remplaçant, en l'occurrence Rachid Cherradi. C'est ce qui se dit depuis hier dans la cité des Hauts-Plateaux, mais sans qu'aucune information officielle ne vienne le confirmer. Saâdi ne ferait plus apparemment l'unanimité au sein du comité directeur, surtout après le retour de l'autre Sadi qui a rappelé qu'une partie des Sétifiens ne voulait pas déjà le départ de l'ancien coach de l'USMA.. Le problème, c'est que Saâdi a déjà signé son contrat et reçu un premier chèque représentant la première tranche de son dû ; situation, faut-il l'avouer, qui met le président Serrar dans l'embarras devant le forcing de certains dirigeants de vouloir débarquer l'entraîneur. L'épée de Damoclès sur la tête de Saâdi l En faisant donc tous les recoupements possibles, et en l'absence d'une décision officielle, un sursis est accordé à Noureddine Saâdi pour renverser la vapeur, comme l'a fait son adversaire d'un match, l'Italien Fabbro qui est passé du purgatoire (défaite contre la JSK) à la gloire (Supercoupe), et ce, dès le prochain match contre Al-Wihda comptant pour le dernier tour éliminatoire de la Champions league arabe. Mais aussi vendredi lors de la venue de l'USM Alger pour le compte de la dixième journée de championnat. L'épée de Damoclès est donc sur la tête de Saâdi. Ça passe ou ça casse. Et l'histoire continue.