Précision n «En Algérie, la dépendance aux drogues est minime. Des cas de drogués lourds atteignant le stade de la ‘'tolérance croisée''n'existent pas.» Pour ce qui est de la consommation des différentes drogues en Algérie, Kamel Tazerouti rassure : «Il est vrai que la consommation des différentes drogues et de psychotropes est en augmentation. Mais les choses ne sont pas aussi dramatiques qu'on veut bien le faire croire. Cette consommation est maîtrisable.» Selon le professionnel de la lutte antidrogue, il y a deux types de dépendance aux produits. La dépendance psychique, où l'exigence de consommer de la drogue est ressentie par le toxico comme une envie. Et l'autre type, beaucoup plus grave, c'est la dépendance physique. Dans ce cas, le manque peut impliquer «un dysfonctionnement au niveau d'un ou de plusieurs organes. Troubles de la vision, accélération du rythme cardiaque, tremblements importants des membres…». Ce type de dépendance connaît des suites catastrophiques, ce qu'on appelle «la tolérance croisée» qui mène inéluctablement à la mort puisque le consommateur va crescendo dans la quantité de drogue pour satisfaire ses besoins allant ainsi vers l'overdose, une mort atroce. «En Algérie, la dépendance aux drogues est minime. Des cas de drogués lourds atteignant le stade de la ‘'tolérance croisée'' n'existent pas». S'agissant des substances psychotropes, il nous explique que trois types de produits sont commercialisés dans le monde : les amphétamines, les métamphétamines et les benzodiazépines. Seuls ces derniers qui sont des produits calmants et hypnotiques existent en Algérie. Nous citerons le «Diapézan», que les adeptes appellent «le roche» ou «madame courage». «Ces médicaments entrent de manière tout à fait légale dans le pays. Ce n'est qu'après être introduits sur le territoire que ces produits prennent des chemins détournés», explique le commissaire. Quant aux drogues dites dures comme la cocaïne ou l'héroïne «elles existent sous forme de traces seulement» soutient-il. «Ce sont des petites quantités introduites par les Africains qui entrent clandestinement dans notre pays, dans le but de payer les passeurs et corrompre des gens au niveau des frontières afin d'effectuer le trajet clandestinement vers l'Europe». «Des petites quantités ont été trouvées dans les estomacs des personnes interpellées et des fois même dans les sexes des femmes. Mais il reste que la consommation de ce genre de produit reste très limité en Algérie à cause de son prix très élevé, le gramme est cédée à plus de 12 000 DA et ces produits sont de surcroît adultérés avec du paracétamol et autres cachets pour en augmenter la quantité».