«Nous voulons réduire la demande. En la diminuant nous allons mettre à nu l'offre.» C'est là l'une des plus importantes stratégies de lutte contre la drogue adoptée par les services de la police, indique le commissaire Tazerouti. «Si le dealer ne trouve pas où vendre son produit, il sera obligé de prendre des risques. C'est là où notre travail sera simplifié», explique-t-il. Par ailleurs, la police nationale mène une campagne de prévention et de sensibilisation contre ce fléau. Dans ce sens, elle compte développer la police de proximité, envoyer des policiers en tenue dans les établissements scolaires et mener des campagnes de sensibilisation à travers les médias. Des cellules d'écoute au niveau des communes sont également à la disposition des citoyens qui veulent prendre attache. La police travaille en étroite collaboration avec 56 associations sur les 105 qui se sont spécialisées dans la lutte contre la drogue. «La société civile a commencé à prendre conscience du risque. Il y a des associations qui veulent freiner la consommation de la drogue. Des consommateurs eux-mêmes n'hésitent plus à dénoncer les dealers», se réjouit le commissaire principal. Notons que depuis décembre 2004, la loi 18-04 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes fait du consommateur un malade auquel une cure de désintoxication est conseillée. C'est un progrès considérable que celui de ne plus voir le toxicomane comme un criminel mais plutôt comme la première victime. En parallèle, la nouvelle loi a considérablement durci les peines pour les trafiquants. Par ailleurs, ce qu'il y a de nouveau dans les textes de loi concernant la lutte contre le trafic de drogue c'est la possibilité pour les services de sécurité d'infiltrer les réseaux et de procéder à la livraison surveillée, c'est ce qu'on appelle «colorer le réseau». Cette pratique consiste à laisser passer une certaine quantité de drogue pour remonter le réseau et ainsi arriver au grand bonnet.