Résumé de la 10e partie n Crippen et sa maîtresse, déguisés en père et fils, sont retrouvés à bord d'un paquebot, arrêtés et reconduits en Angleterre. Cependant, le pathologiste Pepper a repris son autopsie des restes de la maison de Crippen, et après trois semaines d'un travail acharné, il déclare avoir découvert l'indice qui pouvait permettre d'identifier le cadavre. Il s'agissait d'une cicatrice qu'il avait découverte avec l'aide de son élève Spilsbury qui, devait, comme lui, s'illustrer dans la médecine légale anglaise. La méthode mise au point, quelques années auparavant par le pathologiste Dévergie, consiste à frapper un morceau de peau, même en décomposition, avec un produit, jusqu'à ce qu'une trace blanche, la cicatrice, apparaisse. On sait aussi, grâce aux travaux de Dévergie, reconnaître une cicatrice provoquée par une blessure et une cicatrice postopératoire. Cependant, Pepper et Spilsbury devaient localiser avec exactitude le morceau de peau portant la cicatrice : provenait-il, comme ils le pensaient du bas-ventre où Cora Crippen avait subi, selon ses amies, une opération ou d'ailleurs ? or la peau du bas-ventre a une texture différente de celle des autres parties du corps. Les deux pathologistes doivent procéder à des dizaines de vérifications d'autres peaux avant de donner leur conclusion : la peau et la cicatrice proviennent bien du bas-ventre ! Entre-temps, des analyses de toxicologie ont montré que les organes du corps contenaient une dose mortelle d'hyoscine, un violent poison. En tant que médecin, Crippen avait accès à ce produit mais qu'on n'utilisait qu'à doses infinitésimales. Une enquête est aussitôt menée, et très vite, on établit que Crippen avait acquis une dose élevée du produit, 5 grammes, à la firme Lewis et Burrows : une dose dépassant largement ses besoins ! Ainsi, Pepper doit réviser son hypothèse de départ : le cadavre de la cave de Crippen a été empoisonné avant d'être découpé! On passe ensuite au pyjama dont Pepper a découvert une étiquette, portant le nom du fournisseur. La fabrique John Brothers confirme avoir livré à Cora Crippen, en janvier 1909 trois pyjamas du modèle retrouvé sur le corps. L'accusation triomphe : «N'est-ce pas là un faisceau de preuves suffisantes pour faire condamner Crippen !» Mais le conseiller juridique de Crippen ne veut pas en démordre. — Le cadavre retrouvé dans la cave a été placé là avant le 21 décembre 1905, c'est-à-dire avant que Crippen ne loue la maison ! — Quelle preuve pouvez-vous fournir de ce que vous dites ? — Et quelle preuve peut affirmer le contraire ? — La cicatrice… — Rien ne prouve qu'il s'agisse d'une cicatrice postopératoire… elle a pu se produire au moment de la mort ! — Le poison… — N'importe quel médecin peut en acquérir ! — Les pyjamas… —Il n'y a pas que Cora Crippen qui a acheté des pyjamas à la firme Brothers (à suivre...)